Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Diffractions du soleil romain

Par : Amandine Sourisse

Document archivé le : 09/06/2016

La présence de l'Antiquité romaine dans la fiction narrative est soumise à un imaginaire collectif qui permet d'envisager l'existence d'un mythe de la "latinité". Nous proposons d'étudier cette latinité comme image historiquement datée, née de la conjointe naissance des sciences historiques au XIXe siècle et de la fiction historique. La constitution d'un corpus dont nous avons voulu qu'il rende compte des variations d'intégration de la latinité à la fiction, a permis de discerner les variantes et constantes de l'imaginaire de l'Antiquité. Ce corpus d'étude comprend d'une part "The Last Days of Pompeii" de Edward Bulwer-Lytton, "Acté" d'Alexandre Dumas, "Arria Marcella" de Théophile Gautier, "Der Falsche Nero" de Lion Feuchtwanger, et d'autre part "The Last of the Valerii" de Henry James, "Gradiva" de Wilhelm Jensen, "La Bataille de Pharsale" de Claude Simon et "Albucius" de Pascal Quignard. Ces deux catégories, récits se passant dans l'Antiquité et récits contemporains du temps de l'écriture, mettent en jeu les mêmes mécanismes narratifs (rapports histoire/fiction, traitement des sources, temporalité). Il s'agit finalement de dégager des invariants de représentation parmi lesquels le motif archéologique, l'écriture de l'exotisme, l'altérité et l'âge d'or. C'est l'articulation de ces invariants autour de l'idée récurrente d'origine qui permet de conclure à l'existence d'un mythe de la latinité. C'est donc en croisant perspective historique, histoire littéraire et étude de l'appropriation personnelle de l'Antiquité par les écrivains, que nous proposons de voir en quoi la fiction européenne des XIXe et XXe siècles s'affiche comme une archive historique rêvée.


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