Profil et parcours de soins des migrants géorgiens infectés par le VHC : étude qualitative auprès de patients installés à la Roche sur Yon
Par : Hémidy, Aurélien
Document archivé le : 02/12/2019
Introduction : l'hépatite C est un problème de santé publique en Géorgie. Les dernières estimations de 2016 rendent compte d'une prévalence de 7.7 % parmi la population générale avec 5.4 % d'infection chronique.L'autre problématique du pays est celle de la toxicomanie. Après la chute de l'URSS en 1991, l'usage de drogues s'est en effet rapidement développé, touchant jusqu'à 4.19 % de la population âgée entre 15 et 64 ans. Au milieu des années 2000, la politique répressive du pays conduit à marginaliser ces usagers de drogues permettant au VHC de se diffuser massivement. Parallèlement, le début des années 2000 coïncide avec l'arrivée en France des premiers toxicomanes originaires de Géorgie. Méthode : l'objectif de ce travail était d'établir le profil de ces géorgiens maintenant installés en France et de s'intéresser à leur parcours de soins vis à vis du VHC. Cette étude qualitative a consisté en une série de huit entretiens semi-directifs. L'analyse phénoménologique interprétative des entretiens a permis d'explorer l'expérience de ces patients, le sens qu'ils donnent à leurs évènements de vie et les mécanismes psychologiques sous-jacents. Résultats : notre étude met en évidence une grande majorité d'hommes dont beaucoup étaient usagers de drogues injectables en Géorgie. Ils y ont un vécu traumatique marqué par la mort, la violence et l'insécurité. La moitié d'entre eux sont réfugiés politiques, les autres ont un titre de séjour « étranger malade ». La plupart ignorent pourtant leur infection par le VHC à leur arrivée en France. Le diagnostic est souvent fait au cours d'un bilan de dépistage. Ils ont pu bénéficier du meilleur traitement à savoir les antiviraux à action directe ; ils sont aujourd'hui guéris de leur hépatite C et reconnaissant des soins reçus en France. La barrière de la langue est pour eux le principal obstacle dans l'accès aux soins mais aussi pour leur intégration. Conclusion : les géorgiens de notre étude n'ont pas choisi de venir en France dans l'idée de se faire soigner de leur hépatite C mais ont plutôt été contraint de fuir leur pays dans l'espoir d'un avenir meilleur. Les « étrangers malades » ont pourtant un avenir incertain en France depuis 2016 et le durcissement de l'obtention des titres de séjour pour raisons médicales. En effet, leur hépatite C étant guérie, leurs titres de séjour n'ont pas été renouvelés et ils seront possiblement amenés à quitter le territoire français malgré les risques que pourrait comporter pour eux un retour en Géorgie.
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