Syndrome de Cushing iatrogène et situations à risques : revue systématique de la littérature
Par : Possémé, Killian
Document archivé le : 14/10/2022
Largement utilisés, les glucocorticoïdes ont néanmoins de nombreux effets secondaires métaboliques impactant la qualité de vie des patients, dont le syndrome de Cushing iatrogène, surtout lorsqu'ils sont utilisés à fortes doses sur une longue période. Pour identifier les situations et les facteurs associés à un risque accru de syndrome de Cushing iatrogène, nous avons effectué une revue systématique de la littérature scientifique incluant plusieurs bases de données bibliographiques (PubMed/MEDLINE, Embase) jusqu'au 21 novembre. Au total, 211 articles ont été récupérés pour l'évaluation du texte intégral. Nous avons inclus 147 articles dans notre revue, pour un total de 183 cas. Les données extraites de ces articles comprenaient l'âge, le sexe, les symptômes, le médicament administré, la voie d'administration et le délai entre le début du traitement par glucocorticoïdes et le diagnostic du syndrome de Cushing iatrogène. Nous avons effectué une analyse par clustering, et identifié trois groupes distincts. Le premier (n = 95) était composé de patients plus jeunes présentant divers troubles dermatologiques, allant de la dermatite atopique (9 %) à l'érythème fessier (21 %), et utilisant des glucocorticoïdes topiques comme le clobétasol (43 %) ou la bétaméthasone (21 %). La deuxième (n = 32) comprenait des patients souffrant de troubles rhumatologiques (31%) ou de douleurs dorsales (22%) qui étaient traités par des injections répétées de stéroïdes, généralement de la triamcinolone (91%). La troisième (n = 56) comprenait des patients souffrant d'asthme (93%), prenant des glucocorticoïdes inhalés comme la fluticasone (86%) et des trithérapies antirétrovirales boostées par ritonavir (80%). La prescription de glucocorticoïdes nécessite de bien connaitre les situations particulièrement à risque de syndrome de Cushing iatrogène. Une surveillance régulière des symptômes est recommandée pour la prévention ou la détection précoce du syndrome de Cushing iatrogène.
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