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Évaluation de la tolérance de la milrinone en traitement du vasospasme après hémorragie sous arachnoïdienne non traumatique : étude « MilriSpasm »

Par : Hivert, Antoine

Document archivé le : 07/12/2020

Introduction : La milrinone intraveineuse (IV) en traitement du vasospasme après l'hémorragie sous-arachnoïdienne est proposée mais sa sécurité n'a jamais été spécifiquement étudiée dans cette indication. Nous avons évalué la tolérance de la milrinone IV en traitement du vasospasme et son impact sur le devenir à 6 mois. Matériels et méthodes : Il s'agissait d'une étude observationnelle monocentrique, prospective (cohorte milrinone) et rétrospective (cohorte contrôle) évaluant un protocole institutionnel de traitement du vasospasme intégrant la milrinone IV. Le critère de jugement principal était la comparaison, entre les 2 cohortes, de l'incidence de l' « échec de l'hypertension artérielle (HTA) », l'HTA étant le socle du traitement du vasospasme. Les critères de jugement secondaires comprenaient la tolérance rythmique, myocardique, hématologique et hydroélectrolytique, l'aggravation d'une hypertension intracrânienne, le recours à l'angioplastie et le devenir. Résultats : Sur les 94 patients inclus dans la cohorte milrinone (n=41) et dans la cohorte contrôle (n=53), 60 ont pu être appariés selon 3 scores de gravité. La milrinone était pourvoyeuse d'hypotension artérielle mais n'était pas responsable d'une recrudescence d' « échecs d'HTA », 10 (24%) dans la cohorte milrinone vs. 11 (21%) dans la cohorte contrôle (p=0,68). Les autres critères de tolérance étaient comparables dans les 2 cohortes en dehors d'une hyponatrémie plus fréquente (p=0,03) et d'une polyurie plus abondante (p<0,0001) dans la cohorte milrinone. La milrinone a été arrêtée prématurément dans un tiers des cas, le plus souvent (92%) dès les toutes premières heures. L'angioplastie était plus fréquente dans la cohorte contrôle (p=0,002). L'infarctus cérébral à 6 mois était plus rare dans la cohorte milrinone (p=0,007). Le devenir neurologique favorable à 6 mois (échelle de Rankin modifiée entre 0 et 2) concernait 23 (78 %) patients de la cohorte milrinone et 18 (60 %) de la cohorte contrôle (p=0,17). Conclusion : La milrinone IV était mal tolérée chez un tiers des patients, justifiant son arrêt prématuré par respect de stricts critères prédéfinis (protocole institutionnel). Cette étude préliminaire suggère néanmoins que son administration, ainsi encadrée, pourrait impacter favorablement le devenir. Il convient de vérifier cette hypothèse à l'aide d'essais thérapeutiques randomisés. 20 NANT 148M


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