Sommeil partagé : enquête sur les connaissances et pratiques des parents de trois maternités des Pays de la Loire
Par : Demoulin, Laure
Document archivé le : 17/02/2022
Objectifs : Les dernières études sur le lit partagé émettent des conclusions divergentes sur son association avec une augmentation du risque de MIN. Si la chambre partagée pour les six premiers mois de l’enfant est recommandée depuis plus de vingt ans, la pratique du lit partagé ne fait pas consensus au sein des institutions internationales, expliquant que leurs recommandations à ce sujet, lorsqu’elles existent, ne sont guère plus équivoques. Suite aux mêmes constats effectués, Ophélie Légeron, grâce à son enquête menée en 2017 auprès des professionnels de santé de la périnatalité des Pays de la Loire, a permis de mettre en évidence chez ces soignants un manque de connaissances sur le sommeil partagé, ainsi que des pratiques et conseils de couchage ambivalents, tolérant notamment la pratique du partage de lit sans y être favorable. Des variations importantes sont également retrouvées au niveau inter et intra professionnels et la controverse autour de ce sujet les amène parfois à ne pas l’aborder avec les parents par peur d’être malfaisant, les conséquences pouvant être désastreuses. Dans la continuité de ces travaux, nous nous sommes demandé si la disparité des messages de prévention diffusés auprès des parents impacte leurs connaissances et leurs pratiques du sommeil partagé. Méthode : Il s’agit d’une étude épidémiologique observationnelle descriptive et multicentrique réalisée à l’aide d’un questionnaire. Elle s’est déroulée sur une période de six mois incluant 183 parents de nourrissons âgés de 0 à 6 mois, venus au monde au sein de trois maternités des Pays de la Loire (CHU de Nantes, Clinique Jules Verne, Cité sanitaire de Saint-Nazaire). Résultats : Cette étude a permis de montrer que par manque d’information claire de la part de sources médicales, 1 parent sur 5 sous-estime le risque de MIN attribué au sommeil partagé sur un canapé ou un fauteuil. 18% d’entre eux utilisent fréquemment leur lit comme surface de couchage pour dormir avec leur enfant en cas de partage de la chambre, alors que 33% l’estiment comme étant à risque élevé de MIN. 99% des parents ont déjà entendu parler de la chambre partagée mais seulement 76% des enfants de moins de 2 mois en bénéficient, ce chiffre tombe à 35% à 6 mois de vie malgré les recommandations. Encore 9% des parents ne positionnent pas leur bébé sur le dos pour dormir. Conclusion : Aucune situation de partage de lit ne peut assurer un risque zéro de MIN, cependant au vu de la prévalence de cette pratique, les consignes de sécurité qui s’appliquent au sommeil partagé devraient être abordées avec tous les parents.
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