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Les modalités techniques de mesure de la pression artérielle par les médecins généralistes dépendent-elles de l'indication retenue pour exécuter cet acte ? ou : « L'attention artérielle ! »

Par : Fèvre, Thomas

Document archivé le : 24/01/2012

Introduction : La mesure de la pression artérielle est réalisée quotidiennement par le praticien de médecine générale dans diverses indications. Les paramètres qui influencent les résultats de la mesure sont connus et nombreux. L'approximation éventuelle sur les valeurs tensionnelles peut avoir des conséquences graves pour les patients. Les modalités techniques de mesure tensionnelle dépendent-elles de l'indication retenue pour exécuter cet acte ? Matériel et méthode : Une démarche d'observation directe a été organisée auprès de médecins associés au Département de médecine générale de Nantes. Les internes en stage chez le praticien de mai à juillet 2011 ont décrit, à l'aide d'une grille d'observation, l'interaction entre leurs maîtres et tout patient pour lequel a été entreprise une mesure tensionnelle. Douze « Indicateurs de Rigueur Technique (IRT) » accessibles à l'observation ont été étudiés. Résultats : Sur 1147 grilles d'observation complétées, 877 ont été analysées, soit 116 praticiens étudiés. Quatre IRT dépendent de l'indication : position du patient allongée ou assise jambes non ballantes, valeurs dites ou notées d'emblée, valeurs notées en mm Hg, mesure entreprise au moins 2 fois. Les proportions observées sont optimales quand l'indication retenue prend les modalités « Hypertendu » ou « Dépistage HTA ». Sur les 8 IRT indépendants de l'indication, 6 décrivent une pratique bien adaptée aux recommandations dans 78 % des cas. Cependant, seulement 40 % des patients ont eu un repos d'au moins 3 minutes avant la mesure. Discussion : Malgré le constat d'une pratique adaptée à l'indication et aux recommandations, le respect des IRT n'est pas optimal. Des cliniciens et chercheurs n'hésitent plus à dire que la mesure de la pression artérielle doit être entreprise par le médecin soigneusement ou alors pas du tout. Le praticien de médecine générale dispose-t-il d'un temps de consultation suffisant pour exercer cet art ? Le patient, dans la limite de ses capacités, n'aurait-il pas intérêt à acquérir les compétences nécessaires pour participer activement à cet acte, dans une dynamique d'éducation thérapeutique indispensable dans la prise en charge de l'hypertension artérielle ?. - 2011NANT122M


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