Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Le patient psychotique chronique et sa santé bucco-dentaire. Étude d'une population suivie en ambulatoire sur un secteur de psychiatrie adulte en Loire-Atlantique

Par : Diarra, Maïlys

Document archivé le : 04/04/2019

Introduction : les patients psychotiques constituent une population à risque sur le plan de la santé générale. La santé bucco-dentaire est un déterminant essentiel de la santé globale. L'étude présentée ici a pour but de décrire la santé bucco-dentaire telle qu'elle est vécue par les patients psychotiques suivis en ambulatoire. L'évaluation de moteurs et freins potentiels constitue un objectif secondaire. Matériels et Méthodes : étude épidémiologique, transversale, isolée, prospective et réalisée sur la base d'auto-questionnaires proposés aux patients psychotiques des CMP du G07 d'avril à juin 2018. Résultats : 54 questionnaires ont été renseignés : 26 femmes et 28 hommes. L'âge moyen était de 47 ans. Il y avait 56% de fumeurs, 26% consommaient de l'alcool. Les principales comorbidités HTA, diabète, dyslipidémie, BPCO étaient comprises entre 5 et 10%. 43% des personnes interrogées déclaraient avoir des dents manquantes non remplacées. 83% de la population réalisait des actes d'hygiène quotidiens. L'évaluation du score de qualité de vie orale add-GOHAI était de 50,1 soit une qualité de vie orale moyennement satisfaisante. L'analyse par catégorie du score GOHAI relevait un retentissement important de la sphère buccale sur la qualité de vie des patients psychotiques, tant dans ses aspects fonctionnels que psycho-sociaux et symptomatiques. Cependant aucune caractéristique de la population ne permettait d'établir un lien significatif avec un meilleur score de qualité de vie orale. Une consultation dentaire avait été réalisée dans l'année pour 46% des patients dont 52% pour un suivi et 46% pour une urgence. Ils consultaient majoritairement les cabinets de ville. Les principaux motifs de consultation étaient, respectivement, détartrage/contrôle dentaire et douleur. Les facteurs favorisant la consultation étaient les compétences techniques et relationnelles, la prise en charge de la douleur. Parmi les facteurs limitant l'accès au suivi dentaire on retrouvait des freins intrinsèques au patient et à sa maladie, des freins économiques et techniques. Enfin il y avait un manque de coordination des soins de la part des professionnels de santé. Conclusion : malgré une évaluation subjective de la santé bucco-dentaire, les résultats sont assez comparables aux autres études portant sur le sujet. Le bilan bucco-dentaire est semblable à celui d'une population en situation de précarité. Une attention particulière devrait être portée sur la santé bucco-dentaire de ces patients. Pour cela, il est nécessaire d'avoir un circuit de soins adapté et une formation des professionnels de santé impliqués dans le suivi des patients psychotiques. 19NANT003M


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