Prise en charge des complications locales de l'allaitement par les médecins généralistes
Par : Debusscher, Morgane
Document archivé le : 16/12/2020
Introduction : L'allaitement maternel exclusif est préconisé jusqu' à l'âge de 6 mois. Les complications locales que sont la mastite et l'abcès du sein sont responsables d'arrêts précoces et non désirés de l'allaitement. Tous les soignants, sages-femmes, médecins généralistes et chirurgiens gynécologues – obstétriciens participent à la prise en charge et au soutien de ces femmes en difficulté. La qualité du soin et du conseil peut aider les patientes à surmonter cet obstacle et à poursuivre leur allaitement. Les médecins généralistes sont souvent les premiers contacts du système de soin : à l'heure actuelle, quelle est leur prise en charge lors de l'apparition des complications maternelles ? Leur pratique favorise-t-elle la poursuite de l'allaitement ? Matériel et Méthodes : Nous avons donc réalisé une enquête de pratique à partir d'un questionnaire sous forme de cas clinique auprès des médecins généralistes des Pays de la Loire. Le questionnaire était rempli en ligne par les utilisateurs. Les résultats ont été recueillis du 11 novembre 2019 au 15 mai 2020. Nous les avons ensuite étudiés avec notamment une analyse sur l'attitude des médecins vis-à-vis de l'allaitement. Résultats : Nous avons obtenu les résultats de 208 médecins généralistes. La mastite et l'abcès du sein sont des motifs peu fréquents de consultations. Les médecins généralistes maîtrisent les conseils de drainage du sein. Ils sont 84% (n=175) à avoir une attitude plutôt bénéfique au stade d'engorgement. Au stade de mastite, nous observons cependant une attitude majoritairement défavorable des professionnels : 78% (n=163) au stade inflammatoire, 97,5% (n=203) au stade infectieux. Nous notons une antibiothérapie inadaptée et prescrite précocement. De nombreux professionnels conseillent d'arrêter l'allaitement. Au stade d'abcès du sein, 47% des professionnels (n=98) ont une attitude défavorable. La durée d'exercice semble être un facteur confondant. Conclusion : Les médecins généralistes font face à des motifs de consultation variés, et ne sont pas amenés à prendre en charge les complications locales de l'allaitement fréquemment. Nous notons qu'il est nécessaire d'améliorer les pratiques des médecins dans ce domaine. D'une part, la formation des médecins généralistes pourrait être améliorée en matière d'allaitement. D'autre part, des outils facilitateurs pourraient être utilisés comme un algorithme décisionnel accessible en ligne, ou un carnet d'adresse mis à jour régulièrement. Avant tout, une harmonisation des pratiques est nécessaire entre tous les professionnels afin d'obtenir un consensus de prise en charge.
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