Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Les primo-consultants VIH au service de maladies infectieuses et tropicales de Nantes de 2013 à 2016

Par : Mercier, Elise

Document archivé le : 05/06/2018

Introduction : les migrants et les HSH non-migrants, sont particulièrement touchés en France et en Pays de la Loire. L'objectif de notre étude était de décrire les caractéristiques des primo-consultants VIH sur Nantes, ainsi que le parcours initial des migrants en les comparant avec les non-migrants. Patients et Méthode : il s'agit d'une étude descriptive et rétrospective. Nous avons étudié tous les patients effectuant leur 1er recours, en ce qui concerne l'infection VIH, dans le service de maladies infectieuses et tropicales du centre hospitalier et universitaire de Nantes, de 2013 à 2016, au travers des données sociodémographiques, cliniques et immuno-virologiques, en censurant le suivi au-delà du 31 Décembre 2016. Résultats : 349 patients ont été étudiés, dont 192 migrants et 157 non-migrants, dont 118 HSH. Les migrants étaient représentés par 55,2% de femmes et 80,7% s'étaient contaminés par rapports hétérosexuels. Les non-migrants étaient de sexe masculin à 93,7% et 75,2% étaient des HSH. Nous avons observé une diminution globale du nombre de primo-consultants mais une augmentation de la proportion de migrants (48% en 2013, 67% en 2016). Le délai médian entre le diagnostic de l'infection VIH et le 1er recours était significativement plus long pour les migrants (20 vs 10 jours). Les premiers recours en hospitalisation ont doublé entre 2013 et 2016 (8% à 17%). Trois quarts des 1ers recours en hospitalisation chez les non-migrants concernaient les non-HSH (hétérosexuels), témoignant d'une absence de dépistage et d'une entrée dans le soin par un diagnostic au stade tardif de l'infection VIH. Le délai médian entre le 1er recours et la mise sous ARV ne différait pas entre migrants et non-migrants, les migrants ayant toutefois un recours plus fréquent à l'assistante sociale. Sur le plan immuno-virologique, les migrants avaient lors du 1er recours, un taux de CD4 et une CV VIH significativement plus bas que les non-migrants, la différence sur la CV étant liée au fait que 13,5% des migrants avaient une CV indétectable (prise cachée d'ARV chez au moins 7/15). Lors du dernier suivi, fin 2016, les migrants avaient une couverture ARV plus faible (pas de différence marquée dans les schémas ARV), un taux médian de CD4 plus bas (497 vs 716/mm3), et une moindre fréquence de contrôle virologique (84,9% vs 90,9%).Conclusion :Les critères immuno-virologiques lors du 1er recours et au cours de la prise en charge initiale, ainsi que la couverture thérapeutique, étaient inégaux selon l'origine du patient. La situation précaire des migrants, à leur arrivée en France, et l'augmentation des découvertes à un stade tardif, en particulier chez les non-HSH non-migrants, restent un sujet de préoccupation. Il serait intéressant d'améliorer notre compréhension de ces tendances par des études qualitatives. 18NANT028M


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