Évaluation des pratiques du drainage dans la chirurgie du rachis en France : effets du drain sur la douleur et la récupération fonctionnelle

Par : Lambert, François-Xavier

Document archivé le : 23/06/2021 00:00

Introduction : Le drainage est utilisé couramment dans la chirurgie du rachis. Son utilité est débattue et fait l'objet de nombreux questionnements dans nos pratiques en terme de bénéfice-risque. Il n'existe pas de consensus sur son utilisation. Le drain, justifié pour théoriquement éviter les hématomes, pourrait être associé à une durée d'hospitalisation prolongée, être source d'inconfort, de douleur et de gêne à la mobilisation. L'objectif de cette étude était d'observer l'effet du drainage sur la douleur, la récupération fonctionnelle ainsi que son éventuel rôle sur le taux de complications postopératoires. Matériels et méthodes : Tous les patients opérés du rachis entre janvier 2019 et mars 2019 ont été inclus, après exclusion des exérèses de tumeurs et des chirurgies combinées antérieure-postérieure. Nous avons comparé entre les patients drainés et non drainés, la douleur, la date de premier lever, la durée d'hospitalisation et les complications en fonction du type de chirurgie et du nombre de niveaux. Résultats : 1810 patients ont été inclus sur 33 centres. Au cours des recalibrages lombaires, arthrodèses OPEN avec TLIF (fusion intersomatique transforaminale), arthrodèses mini-invasives sans TLIF et laminectomies cervicales, les patients drainés étaient plus douloureux que les patients non drainés. Pour les arthrodèses cervicales et lombaires par voie antérieure, il n'y avait pas de différence de douleur. Dans certains types de chirurgies, les patients drainés avaient une durée d'hospitalisation significativement plus importante et un premier lever plus tardif que les patients non drainés. Il n'y avait pas de différence de taux d'infection ou d'hématorachis entre les patients drainés et non drainés. 23% des patients ont rapporté avoir une douleur supplémentaire et être limités dans leur mobilisation du fait de la présence du drain. Conclusion : le drain était associé pour certains types de chirurgies à une augmentation de la douleur, de l'inconfort du patient, de la durée d'hospitalisation et du délai de mobilisation. 21 NANT 022M Lambert, François-Xavier