Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Schizophrénie et récepteurs nicotiniques

Par : Ripoll, Nadège

Document archivé le : 14/10/2010

La prévalence du tabagisme est très élevée chez les sujets schizophrènes. Elle se situe entre 80 et 90 %, contre 25 à 30% pour la population générale. Différents travaux ont montré que le tabac restaure transitoirement les déficits cognitivo-sensoriels du schizophrène. De plus, l'arrêt de la prise de nicotine semble exacerber les symptômes de la maladie. Des études de linkage génétique ont montré que la sous-unité ?7 est impliquée dans la schizophrénie. Par ailleurs, des études de binding postmortem ont révélé une perturbation de l'expression des récepteurs nicotiniques, plus particulièrement des sous-unités ?7 et ?4?2, dans différentes aires cérébrales. Or les récepteurs nicotiniques jouent un rôle primordial dans la transmission cholinergique dans différentes régions cérébrales. Les schizophrènes extraient plus de nicotine de leurs cigarettes, et ce, probablement afin de stimuler les récepteurs de basse affinité, constitués par la sous-unité ?7. La restauration des facultés sensorielles par la nicotine via le tabac ou d'autres voies d'administration suggère que la consommation de tabac correspond en fait à une automédication. Fumer pourrait compenser les interactions défectueuses entre le système cholinergique et d'autres systèmes neuronaux, comme la voie dopaminergique. Le recours à des substances agissant sur les récepteurs nicotiniques de type ?7 pourrait constituer un bon palliatif au tabac tout en améliorant les symptômes de la maladie. 2003NANT059P


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