Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Risques infectieux sous anti-inflammatoires non stéroïdiens : analyse descriptive des cas notifiés au Centre régional de pharmacovigilance de Nantes

Par : Jouanneaux-van Wessem, Clotilde

Document archivé le : 04/11/2014

Les AINS sont largement consommés et certains comme l’ibuprofène sont disponibles sans ordonnance. Ils présentent un certain nombre d’effets indésirables connus et documentés (troubles digestifs, réaction cutanée…). En revanche, hormis dans le cadre de la varicelle, la responsabilité des AINS dans la survenue d’infections graves semble moins décrite, moins connue et soumise à des divergences d’opinions. Nous avons réalisé une analyse descriptive des notifications d'infections bactériennes associées à un AINS signalées par le CHU au Centre Régional de Pharmacovigilance de Nantes entre 2011 et 2013. Quarante-deux cas ont été identifiés, l'âge médian des patients était de 38 ans. Les AINS les plus courants étaient l'ibuprofène et le kétoprofène. L'automédication a concerné la moitié des cas. Les infections les plus fréquemment retrouvées ont été les infections pulmonaires et les infections musculo-squelettiques. Tous les cas étaient graves avec 40 % ayant nécessité une chirurgie et/ou un passage en réanimation ou soins intensifs. Ces infections graves sont marquées par le jeune âge de ces patients sans comorbidité pour certains d'entre eux, la fréquence de la bactériémie et des suppurations et par l'automédication. La durée moyenne d’hospitalisation était 3 fois supérieure à la moyenne nationale. Les AINS peuvent masquer les premiers signes d'infection et aggraver leur pronostic ou agiraient directement au niveau du système immunitaire. Les cas rapportés dans cette étude diffèrent de ceux décrits dans la littérature. Il serait judicieux d’élargir ce recueil à d’autres hôpitaux afin de mieux analyser, avec un effectif important, ce risque infectieux sous AINS. 14NANT019P


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