Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Le recueil et l'enregistrement des données sociales des patients sont-ils différents avant et après inclusion dans le dispositif de coopération ASALEE ?

Par : Chantreau, Ariane

Document archivé le : 19/08/2020

Introduction : Les ISS traduisent les différences d'état de santé en fonction de la position sociale des patients. Les DSS sont les critères expliquant que des inégalités sociales deviennent des inégalités de santé. Au cœur des soins primaires, le médecin généraliste est une première barrière aux ISS. Dans ce sens, le Collège de Médecine Générale a rédigé des recommandations en 2014, pour l'enregistrement systématique de seize déterminants répartis en deux catégories : obligatoires et utiles. Ces derniers doivent tous apparaitre dans le dossier, et être enregistrés dès la première consultation. D'après les études connues, on sait que l'application de ces recommandations n'est pas optimale par les médecins. Ces informations dépassent le champ biomédical et peuvent être enregistrées par d'autres professionnels. Ainsi, le développement de coopérations en soins primaires comme le protocole ASALEE, semble un levier important pour améliorer cet enregistrement et l'application des recommandations. Nous avons donc réalisé cette étude, afin d'observer si l'enregistrement des déterminants sociaux de santé est différent après inclusion dans le protocole ASALEE. Matériel et méthode : Etude observationnelle rétrospective multicentrique avec un design avant/après. Le critère principal était le nombre moyen de DSS par dossier avant et après inclusion dans un protocole ASALEE. Les cabinets participant étaient ceux recrutés sur le volontariat. Les critères d'inclusion étaient : être majeur et être inclus durant la période de recueil. Le recueil a été fait à partir d'une grille standardisée par un opérateur unique. Celle-ci était composée de quatorze déterminants. Résultats : 179 dossiers ont été étudiés entre décembre 2018 et septembre 2019, dans quatre cabinets volontaires de Vendée et de Loire Atlantique. Avant ASALEE, on relève 3,7 déterminants (2,8 obligatoires et 0,9 utiles) par dossier en moyenne contre 6,2 après (3,4 obligatoires et 2,8 utiles). Cette différence est significative (p-value<10-40). A plus de 95%, les nouvelles informations sont enregistrées par les infirmières elles-mêmes, et dès leur première consultation. L'augmentation significative concerne tous les cabinets. Les déterminants les moins enregistrés concernent la situation financière, la compréhension et le niveau d'études. Conclusion : Les médecins enregistrent peu les déterminants dans le dossier médical. L'enregistrement de DSS ne fait pas partie des missions des IDSP. Pourtant, les résultats de cette étude montrent que la coopération avec ASALEE permet une amélioration significative de l' enregistrement et ainsi de se rapprocher des recommandations du Collège de Médecine Générale. On peut donc imaginer qu'une sensibilisation spécifique à ces déterminants, des médecins et des IDSP, améliorerait encore leur enregistrement. 20 NANT 039M


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