Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

État des lieux de l'utilisation de la contraception d'urgence chez les femmes en demande d'interruption volontaire de grossesse en pays de la loire : étude transversale multicentrique et prospective chez 667 patientes

Par : Zagdoun Lepont, Charlotte

Document archivé le : 15/06/2018

Introduction : Malgré une large couverture contraceptive en France, le nombre d'interruption volontaire de grossesse (IVG) reste relativement stable. La contraception d'urgence (CU) est un moyen disponible depuis 1999 pour diminuer le risque de grossesse non prévue. Si sa diffusion et son accessibilité n'ont cessé de croitre, son utilisation reste faible. L'objectif principal de cette étude était de décrire les freins à l'utilisation de la CU chez les femmes en demande d'IVG. Les objectifs secondaires étaient d'une part de décrire les connaissances des femmes sur la CU, et d'autre part, de comparer les populations de femmes ayant utilisé la CU à celles ne l'ayant pas utilisée pour cette grossesse et dans leur vie. Matériel et Méthodes : Il s'agissait d'une étude épidémiologique descriptive, multicentrique, régionale, transversale et prospective. Elle concernait les femmes consultant en centre d'IVG pour une demande d'IVG en Pays de la Loire. Un questionnaire relevant des données sociodémographiques et gynécologiques, des informations sur leur contraception au moment de la conception et évaluant leurs connaissances sur la contraception d'urgence leur était remis. Résultats : Six-cent-soixante-sept patientes de 10 centres d'IVG de Pays de la Loire ont répondu au questionnaire entre le 28/10/2017 et le 09/02/2018. Seulement 9,6% d'entre elles avaient utilisé la CU. Les raisons d'échec de celles-ci étaient majoritairement inconnues des femmes (56%). Le frein principal de non utilisation était la non perception du risque de grossesse (62%). Les femmes avaient de bonnes connaissances sur le mode d'utilisation et les lieux d'obtention de la CU hormonale, mais sous-estimaient largement son délai d'efficacité, ce qui semblait représenter un frein à son utilisation. Il n'existait pas de « profil type » des patientes utilisatrices de la CU. Cependant, les utilisatrices de la CU pour cette grossesse semblaient significativement plus jeunes (26,7 ans versus 28,9 ans), étaient plus souvent étudiantes ou élèves (22,9% versus 10,9%), et avaient moins souvent un emploi (52,4% versus 66,3%). Elles avaient plus souvent utilisé le préservatif pour cette grossesse (42,9% versus 26,1%), et identifié la rupture ou le glissement de celui-ci comme cause de la grossesse (48,8% versus 24,1%). Les femmes qui avaient déjà utilisé la CU dans leur vie étaient quant à elles significativement plus jeunes (27,8 ans versus 29,7 ans), plus souvent nullipares (53,5% versus 36,3%) et venaient plus souvent pour une IVG répétée (40,6% versus 31%). Dans l'analyse multivariée, le fait d'être mariée, ou d'avoir fait des études de niveau inférieur au bac+2, ou d'avoir déjà au moins deux enfants, apparaissaient comme des facteurs de non utilisation de la CU. A l'inverse, avoir déjà des antécédents d'IVG semblait être un facteur favorisant la prise de CU. Conclusion : Améliorer les connaissances des femmes sur les situations à risque de grossesse et le délai d'efficacité de la CU pourrait améliorer son recours et donc diminuer le risque de grossesse non prévue. 18NANT041M


Fichier(s) associé(s) au document :
zagdoun_lepontMED18.pdf