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Analyse comparative du devenir des allogreffes de cellules souches hématopoïétiques réalisées pour une leucémie aigue lymphoblastique entre une population pédiatrique et une population d'adolescents / jeunes adultes

Par : Grain, Audrey

Document archivé le : 30/03/2016

La prise en charge thérapeutique des leucémies aigües lymphoblastiques (LAL) de haut risque, comprend souvent une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques. Les adolescents et jeunes adultes représentent une population spécifique en hématologie. Après allogreffe, leur taux de survie semble moins élevé que celui des enfants, avec une mortalité liée au traitement (TRM) plus élevée. Cette étude rétrospective nationale, compare les résultats des allogreffes pour LAL entre une population pédiatrique et une population d'AJAs, afin de confirmer, sur une série plus large, les résultats déjà publiés dans cette population et d'évaluer les facteurs pouvant influencer une survie ou une TRM différente. Matériel et Méthode : Les patients âgés de 1 à 25 ans, ayant bénéficié d'une première allogreffe de cellules souches hématopoïétiques pour une LAL entre 2005 et 2012, reportés dans le registre de la SFGM-TC ont été inclus. La survie globale et sans maladie ainsi que la TRM, à 2 ans post-greffe, étaient comparées entre la population pédiatrique (âgés de 1 à 15 ans) et les AJAs (âgés entre 15 et 25 ans). Résultats : 891 patients ont été inclus dont 471 enfants et 418 AJAs. Les AJAs présentaient plus souvent des anomalies cytogénétiques de mauvais pronostic que les enfants (28,3% versus 25,2%, p=0,008). L'allogreffe était réalisée après un conditionnement myéloablatif dans la majorité des cas. Les enfants étaient plus souvent greffés en deuxième rémission complète (RC) (49,9%) et les AJAs en première RC (56,6% des cas). La survie globale à 2 ans post-greffe était de 60% chez les AJAs et de 71% chez les enfants (p=0,0006). La TRM à 2 ans était plus élevée chez les AJAs (17% versus 11%, p=0,0078). La mortalité liée à la GVH à 2 ans post allogreffe, était plus élevée chez les AJAs (5,8% versus 2,4%, p= 0,001), alors que la mortalité liée à une infection ou à une toxicité d'organe était similaire entre les deux groupes. La survie sans maladie était comparable entre les deux groupes. Conclusion : L'excès de TRM chez les AJAs semble donc lié à une plus grande mortalité liée à la GVH. Cette observation pourrait être expliquée par le manque d'observance connu chez les patients de cette tranche d'âge. Des soins de support et une éducation thérapeutique spécifique pourraient donc permettre d'améliorer leur pronostic post-allogreffe. 15NANT147M


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