Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Exploration du vécu et des points de vue des patients participant à un atelier de médiation animale à l'hôpital psychiatrique : étude d'orientation qualitative

Par : Derreumaux, Zoé

Document archivé le : 14/05/2024

Introduction : La stratégie nationale de santé 2018-2022 encourage le recours aux interventions non médicamenteuses dans la prise en charge des patients. Parmi ces approches thérapeutiques, la médiation animale est employée dans divers domaines de soin, notamment en santé mentale. Son utilisation en psychiatrie a été explorée dans de nombreuses études mais peu d'entre elles ont investigué le point de vue des patients, qui en sont pourtant les acteurs principaux. Les objectifs de cette étude sont d'explorer le vécu des patients participant à un atelier de médiation animale à l'hôpital psychiatrique et de recueillir leurs points de vue sur les modalités pratiques de celui-ci. Méthode : Une étude qualitative a été menée au moyen d'entretiens semi-dirigés auprès de patients participant à un atelier de médiation animale dans le service G08 de l'hôpital psychiatrique G. Daumézon à Bouguenais, en Loire-Atlantique. Ils ont été recrutés sur la base du volontariat à la suite de l'atelier selon un échantillonnage raisonné et homogène. Onze entretiens ont été réalisés d'avril à juin 2023 jusqu'à suffisance des données. L'analyse thématique a été conduite selon une approche phénoménologique interprétative. Résultats : La séance de médiation animale offre un temps à l'hôpital autrement, dans une ambiance chaleureuse et hors du contexte hospitalier habituel. Le lien avec l'animal est vécu comme une relation à part, basée sur la sensorialité, la confiance et le soin mutuel. La présence de l'animal dans cette médiation collective facilite les relations entre les participants et contribue à développer leur socialisation. En revanche, le collectif comporte également des aspects limitants. L'activité de médiation animale favorise le bien-être des participants et améliore leurs symptômes psychiques et physiques. Cependant, ces effets bénéfiques sont inconstants et parfois limités, en intensité et en durée. Finalement, cette expérience permet aux participants de gagner en estime d'eux-mêmes et de s'affirmer, favorisant ainsi leur autonomisation et leur implication dans leurs soins et leur bien-être. Conclusion : La médiation animale a un effet positif sur le bien-être des patients et leur offre une nouvelle perspective sur la relation aux autres et à eux-mêmes, dans un cadre à part du contexte de soin habituel. Ainsi, son utilisation mériterait d'être étendue à d'autres structures de soin psychique, en se basant sur les recommandations pratiques issues des propositions des participants à cette étude et de l'analyse de leurs témoignages. Informer les médecins généralistes sur les bienfaits de cette discipline permettrait de l'intégrer au panel d'outils thérapeutiques proposés en soins primaires, dans l'accompagnement des patients en souffrance psychique.


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