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Étude descriptive du devenir et des modalités de prise en charge de l'insuffisance rénale chronique chez les sujets âgés de 70 ans et plus : à propos d'une cohorte rétrospective issue du Service de Néphrologie du CHU de Nantes

Par : Chapal, Marion

Document archivé le : 23/06/2014

Une augmentation de prévalence de la maladie rénale chronique (MRC) a été constatée en France et dans le Monde, en particulier chez les sujets âgés, qui ne bénéficient actuellement d'aucune recommandation spécifique de prise en charge. Notre étude monocentrique, rétrospective et observationnelle s'est intéressée aux modalités de prise en charge et aux devenirs de 807 patients âgés de 70 ans et plus et suivis dans le service de Néphrologie du CHU de Nantes pour une MRC définie par un débit de filtration glomérulaire estimé par la formule MDRD inférieur à 60 ml/min/1,73m2. Cent-quatre-vingt-seize patients (24,29%) ont atteint le stade de l'insuffisance rénale terminale (IRT) et 238 patients (29,49%) sont décédés au cours de la durée de suivi de l'étude estimée à 56,80 ± 30,71 mois. Six variables présentes à la date d'entrée dans l'étude ont été indépendamment associées au risque de survenue d'une IRT : un niveau de MDRD < 30 ml/min/1,73m2, un niveau de protéinurie ? 0,5 gr/24h, chaque baisse du taux d'hémoglobinémie d'1 g/dl, un nombre total de comorbidités associées à la MRC ? 3, un niveau de TAD ? 90 mmHg et l'absence de troubles du rythme cardiaque. Parmi les 196 patients ayant atteint le stade de l'IRT, un traitement de suppléance rénale a été débuté chez 107 patients (54,59%) (hémodialyse : n = 86 (43,88%), dialyse péritonéale : n = 13 (6,63%), greffe rénale : n = 10 (5,10%)), alors qu'un traitement conservateur a été décidé pour 35,20% d'entre-eux (n = 69). Les patients âgés de 80 ans et plus et aux antécédents de néoplasies à la date d'entrée dans l'étude présentaient un risque de choix de traitement conservateur multiplié par 4,7 (p =0,0001 et p = 0,0003, respectivement). Le type de traitement de l'IRT choisi est apparu comme un facteur de risque majeur influant sur la survie des patients en IRT, avec un risque de décès 6,89 fois plus important en cas de traitement conservateur comparativement aux patients en traitement de suppléance rénale (IC 95% = [3.57-13.27] ; p < 0,0001). Alors que la prise en charge des stades précoces de la MRC chez les sujets âgés semble bénéficier de recommandations proches de celles émises chez les adultes d'âge moyen pour en ralentir la progression et le risque d'IRT, celle de l'IRT, qui implique la décision de mise en place d'un traitement de suppléance rénale ou conservateur chez des sujets parfois très âgés, nécessite une évaluation plus globale pour proposer la meilleure stratégie en terme de survie mais aussi de qualité de vie. 13NANT212M


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