Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

La gestion de l'urgence médico-sociale au SAMU 44

Par : Errard Bliguet, Anne-Sophie

Document archivé le : 17/07/2017

Introduction : l'activité des SAMU augmente constamment en réponse aux besoins de Santé non programmés de la population. Leur usage évolue en parallèle de l'organisation du système de santé et des besoins de santé de la population. Ainsi, un nombre croissant d'appels à caractère médico-psycho-sociaux sont reçus par les SAMU. Ces appels présentent une problématique médicale et sociale nécessitant une réponse globale afin d'éviter les appels itératifs. Plusieurs SAMU ont effectués avant les années 2000 des études pour identifier l'activité sociale en régulation et améliorer la gestion de ces appels. Nous disposons peu de données récentes sur les appels médico-sociaux et aucune étude n'a été réalisée au SAMU de Nantes. Ce sont les raisons pour lesquelles nous avons souhaité réaliser une étude sur la gestion de l'urgence médico-sociale au SAMU 44. Patients et Méthodes : nous avons mené une étude épidémiologique prospective mono centrique sur dossiers durant un an, au SAMU 44. Les appels présentant les critères d'appel médico-social que nous avions défini devaient être inclus par l'ARM ou le médecin régulateur grâce à un lien informatisé appelé SA-MedSoc. De nombreuses données ont été colligées dans un fichier Excel grâce aux dossiers et aux bandes de régulation : données administratives, données sur l'appelant, motifs de l'appel, décision médicale et devenir du patient. Nous nous sommes servis du fichier Excel pour réaliser les statistiques de l'étude. Résultats : 797 appels ont été inclus. 50,7% des appels inclus étaient des appels itératifs. 43,7% des appels ont été transmis par le CODIS. Parmi les 97,4% des appels qui ont bénéficiés d'une régulation, 80,9% des appels étaient régulés par un médecin généraliste. La durée moyenne des appels ne variait pas en fonction des jours d'appels ou du moment de la journée (moyenne de 23 minutes). 59,7% des appels ont été régulés pendant la permanence des soins. Nous avons pu mettre en évidence deux pics d'appels entre 16et 17h et entre 23h et 01h. 74,4% des appels médico-sociaux sont émis pour plusieurs motifs intriqués. 28,9% des appels étaient en lien avec un relevage.28, 6% des appels comportaient une prise de toxique. Les troubles anxieux étaient le motif de recours pour 22,1% des appels. Près de 14,3% des appels sont émis pour un problème de maintien à domicile. 67% ont nécessité l'envoi d'un moyen : ambulance ou VSAV. Une hospitalisation a été proposée pour 37,5% des appels. Conclusion : les données recueillis sont cohérentes avec les données de la littérature. Les appels médico-sociaux sont des appels chronophages qui ne bénéficient pas toujours d'une prise en charge adaptée d'où des appels itératifs. Les nombreux envois de moyens de secours et les hospitalisations dans les services des urgences sont couteux et sans bénéfice thérapeutique pour le patient. La prise en charge de l'urgence médico-sociale nécessite une formation initiale et continue spécifique de l'ensemble du personnel de la régulation. Le SAMU doit tisser des liens avec le milieu médico-social et remettre le médecin traitant au cœur de la prise en charge du patient. Nous proposons la création d'une cellule médico-psycho-sociale au sein du SAMU 44pour proposer une prise en charge individualisée adaptée. 17NANT067M Errard Bliguet, Anne-Sophie


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