Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Qu'ont à dire les enfants de 7-8 ans et leurs parents sur la vaccination ? » Étude qualitative utilisant le dessin à propos du rappel DTCaP

Par : Mélanie Huet et Nathan Raimbault

Document archivé le : 28/10/2019

Introduction : la vaccination est sujette à discussion en France. Les réticences et le défaut de couverture ont amené à un élargissement de l'obligation vaccinale au 1er Janvier 2018. Dès 6 ans, lors du rappel DTCaP, l'environnement familial, le milieu scolaire et le cabinet de médecine générale sont des lieux où l'enfant adresse ses interrogations. Il est alors récepteur de la commande vaccinale. À cet âge, grâce au dessin, outil de l'examen clinique, l'enfant livre une projection de lui-même et invite à la discussion avec ses parents. Méthodes : étude qualitative, menée en 2018 à Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire), à partir d'un échantillon d'enfants scolarisés en CE1, âgés de 7-8 ans, ayant reçu le rappel vaccinal DTCaP des 6 ans. Des dessins ont été réalisés par les enfants, analysés de manière standardisée. Ils ont ensuite été interrogés, tout comme leurs parents lors d'entretiens semi-dirigés indépendants, analysés de manière thématique. L'ensemble des données a été triangulé puis croisé au sein de chaque « groupe famille ». Résultats : 13 enfants et 15 de leurs parents ont participé. L'enfant a présenté le vaccin comme anxiogène car assimilé à une piqûre douloureuse, créant des confusions par rapport à d'autres actes de soins. Les parents sont seuls informateurs de l'objectif vaccinal, utilisant leurs propres souvenirs d'enfant et intégrant une projection collective. L'obligation a majoré un clivage pré-existant, renforçant la frustration de certains et la confiance des autres. Malgré une critique du manque d'information, les familles ont gardé confiance en leur médecin. L'école a été évoquée comme possible lieu vaccinal, aussi bien dans l'éducation que dans la réalisation. Discussion : il semble nécessaire de ne plus centrer le vaccin comme simple vecteur douloureux et de valoriser une consultation d'échange, de présentation de son objectif et d'exploration du ressenti de l'enfant et du vécu vaccinal familial avant le rappel des 6 ans. L'école pourrait être assistée par les étudiants en santé pour améliorer l'éducation au vaccin. En redevenant lieu de vaccination, elle serait effectrice institutionnelle d'une obligation. La bonne tolérance vaccinale de l'enfant d'aujourd'hui semble être une piste pour améliorer l'acceptation vaccinale de demain.


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