Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Connaissances, attitudes et pratiques concernant les mutilations génitales féminines chez les professionnels de santé en France. Enquête nationale

Par : Ondet, Margot

Document archivé le : 18/12/2023 14:45

Introduction. Les mutilations génitales féminines (MGF) constituent une blessure infligée aux organes génitaux féminins sans raisons médicales. Plus de 200 millions de femmes seraient concernées actuellement dans le monde. Les soignants sont fréquemment en contact avec des femmes à risque ou ayant subies des mutilations. Avec cette enquête, nous avons souhaité évaluer le niveau de connaissances, d'attitudes et de pratiques (KAP) des professionnels de la santé qui sont en première ligne dans leurs soins quotidiens. Matériels et méthodes. Le questionnaire élaboré par une équipe multidisciplinaire internationale comportait 30 questions divisées en 5 sections (données socio démographiques, pratiques professionnelles, connaissances cliniques et théoriques, sources et besoin de formation). Il a été diffusé de septembre 2021 à mars 2022 via des mailing listes universitaires et professionnelles. Résultats. Nous avons inclus 1142 questionnaires dont 963 étaient complets. Parmi les enquêtés, on décomptait principalement des infectiologues (203 ; 18%), des obstétriciens (336 ; 29%) et des sage femmes (292; 26%). Concernant les attitudes et pratiques : De nombreux prestataires avaient déjà accompagnés une femme victime de MGF (54%). Ils étaient 63% à aborder cette question en consultation. On note que les praticiens les plus confiants et les plus expérimentés abordaient le sujet plus souvent. Lorsqu'ils ouvraient le dialogue au cours d'une consultation, ils essayaient généralement de créer un cadre favorable en étant seuls avec la patiente (34%), ils utilisaient souvent le cadre juridique (39%) et référaient la patiente lorsque c'était nécessaire (44%). Sur le plan des connaissances : Nous avons constaté que le fait d'avoir été formé au MGF dans son cursus initial, d'être un praticien expérimenté et d'être sûr de soi en ce qui concerne la prise en charge des MGF était associé à de meilleures connaissances théoriques. Concernant la formation : Parmi toutes les personnes interrogées, 41% avaient reçu une formation initiale. Néanmoins, il existe encore des lacunes dans les connaissances et la formation des prestataires. Ils déclaraient vouloir être formés sur les aspects juridiques (55%) et relationnels (64%). Conclusion. Sages-femmes, gynécologues-obstétriciens et infectiologues ont un rôle essentiel à jouer pour promulguer des soins de qualité auprès des femmes victimes de MGF et dans la prévention de cette pratique. Le principal défi pour les prestataires de soin est probablement d'ouvrir le dialogue et d'orienter les femmes ayant subi des MGF vers un parcours de soin adapté. Il est donc essentiel de promouvoir et de développer des outils pédagogiques et des formations spécifiques avec une attention particulière pour les compétences non techniques et les aspects relationnels. 23 NANT 136M

La consultation du document est restreinte !
Vous devez appartenir aux étudiants ou personnels de Nantes Université et/ou utiliser un équipement relié au réseau de Nantes Université.
Veuillez cliquer sur ce lien pour tenter d'accéder au document.