Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

«De l'avis médical informel à la téléexpertise en dermatologie » : une enquête de pratique auprès des dermatologues des Pays de la Loire

Par : Leroux, Lina

Document archivé le : 11/06/2021

Introduction : La télédermatologie connaît un essor important ces dernières années dans un contexte de pénurie de dermatologues et d'allongement des délais de consultation. La téléexpertise permet à un dermatologue de donner un avis à distance notamment à partir d'une photographie. Cette pratique est remboursée par l'assurance maladie française depuis février 2019 pour certains patients et une généralisation à l'ensemble de la population est prévue. Les objectifs de cette étude étaient d'une part de caractériser les échanges actuels entre dermatologues et médecins généralistes concernant les demandes d'avis sur photo, et d'autre part d'étudier les perceptions de la téléexpertise par les dermatologues. Méthode : Nous avons réalisé une enquête au moyen d'un questionnaire envoyé par courrier en mai 2020 à l'ensemble des dermatologues exerçant en Pays de la Loire en France. Résultats :70 dermatologues sur 155 ont répondu au questionnaire (80% de femmes, 50% de moins de 50 ans). 66 d'entre eux avaient reçu au moins une demande d'avis sur photo dans les 6 derniers mois. La majorité des dermatologues recevaient moins de 10 demandes d'avis par semaine (n=59, 89,4%) et y répondaient systématiquement (n=62, 93,9%). Ils estimaient la qualité des photos et les informations médicales qui les accompagnent, insuffisantes dans au moins la moitié des cas (n=33, 50%). Le temps moyen nécessaire pour répondre à la demande d'avis était de quelques minutes. SMS, MMS (n=37, 56,1%) et messagerie électronique non sécurisée (n=50, 75,8%) étaient les principaux modes de transmission et de réponse aux demandes. Seuls 13 (19,7%) d'entre eux avaient facturé la téléexpertise à l'assurance maladie. Les principaux intérêts de la téléexpertise étaient de prioriser les rendez-vous, d'éviter certaines consultations et d'encadrer une activité médicale déjà existante. Les freins ressentis étaient le système moins efficace qu'une véritable consultation, le risque d'erreur médicale et la mauvaise qualité des photographies transmises. Conclusion : Les avis sur photo font partie du quotidien des dermatologues, qui l'envisagent comme une réponse à la difficulté d'accès aux soins, mais le dispositif officiel de téléexpertise est encore peu utilisé. L'amélioration de la qualité des photographies transmises est prioritaire et contribuerait à réduire le risque redouté d'erreur médicale. 21 NANT 010M


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