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Les critères déterminants de la coordination du médecin généraliste pour le maintien à domicile de personnes âgées atteintes de démence : à partir d'une étude qualitative auprès de médecins généralistes exerçant en Vendée

Par : Belloir, Samuel

Document archivé le : 12/07/2017

Introduction : l'évolution de la maladie d'Alzheimer conduit inéluctablement vers la perte d'autonomie en compromettant les prises de décisions et la qualité de vie des patients qui vivent à domicile. Le malade et son entourage sont alors confrontés à de fortes répercussions physiques, psychiques et financières qui impliquent le médecin généraliste. Celui-ci devient à la fois le premier recours, le thérapeute et le coordinateur d'une prise en charge globale. L'objectif principal de notre étude consiste à évaluer et à décrire les éléments bio-psycho-sociaux d'un patient dément qui influencent les généralistes lors de la coordination d'un maintien à domicile pour ces patients. Méthode : une enquête qualitative auprès de 12 médecins généralistes du territoire vendéen, fut menée par entretiens semi-directifs individuels, suivis d'une analyse par découpage thématique. Résultats : les éléments cliniques qui influencent la décision d'un généraliste pour le maintien à domicile sont certes le diagnostic, le degré d'autonomie et les antécédents ou comorbidités du patient dément. Mais c'est la présence de troubles cognitivo-comportementaux ou psychomoteurs, qui déterminera l'orientation vers une structure gériatrique. La difficulté d'évaluation clinique au domicile ou au cabinet est citée par la moitié des praticiens. Pourtant les outils de dépistage (MMSE) et d'évaluation (AGGIR) restent peu utilisés au sein de notre corpus. Le premier élément socio-environnemental concerne la présence des aidants et de leurs capacités. Bien que la disposition du domicile et l'aspect financier influencent la pratique médicale, les recours aux associations de malades et à l'assistant(e) social(e) sont peu cités. Les bilans gériatriques confiés à une équipe pluridisciplinaire intégrant le gériatre facilitent la pratique des généralistes. Mais les possibilités d'accès à certains spécialistes et les délais de recours à ces bilans posent de réelles difficultés. Hormis les IDE et les associations d'aides à la personne, fréquemment citées par les praticiens, les kinésithérapeutes, psychologues et orthophonistes semblent peu sollicités. Plus de 3/4 des praticiens utilisent les réseaux de coordination comme les CLIC, pourtant le manque de communication et de temps d'échanges sont souvent regrettés. Enfin l'insuffisance de places en institutions et leurs conditions d'accès contraignantes influencent la pratique des médecins de notre échantillon. Conclusion : nous avons constaté que les pratiques au sein de notre corpus correspondent globalement aux recommandations de la HAS. A l'exception de certaines nuances vis-à-vis d'autres études quantitatives (ORS, INSERM, INPES), réalisées une dizaine d'années auparavant, on remarque que certaines difficultés du terrain ont peu évolué et que le médecin peut parfois se sentir en difficulté dans la prise de certaines décisions. Pourtant la plupart des praticiens s'appuient volontiers sur les réseaux gériatriques. 17NANT056M


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