Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Résistance(s) à l'apprentissage : des collégiens face à l'acte d'écrire

Par : Béatrice Noel-Lepelletier

Document archivé le : 28/06/2012

Des élèves rencontrent des obstacles dans leur apprentissage. S'agit-il d'un phénomène de résistance comme le suggèrent certains pédagogues de Rousseau à Meirieu ? L'analyse de quelques discours montre qu'en éducation, cette notion apparaît ambivalente. Elle est insatisfaite pour comprendre la situation de ces élèves apparemment en opposition. Cette recherche procède d'un double mouvement. Premièrement, il est déductif lorsque nous tirons des caractéristiques de la résistance de différents champs épistémologiques (histoire, philosophie, physique, psychanalyse, psychologie sociale et neuropsychologie) et que nous convoquons Spinoza, Ricoeur, Newton, Freud, Allport et Damasio. Deuxièmement, le mouvement de la recherche est inductif morsque nous recueillons les paroles des élèves en situation. Le dispositif d'observation place des élèves face à l'acte d'écrire. En petit groupe, ils s'expriment à partir d'un questionnement métacognitif. Leurs propos nous permettent de retrouver certains aspects de leurs rapports à la tâche, au but, aux autres et à soi. Les deux démarches se rejoignent pour reconnaître dans le processus d'apprentissage l'importance du conatus de Spinoza, force de persévérance impliquant une mise en tension entre devenir et se maintenir. Le phénomène de résistance en éducation décrit dans cette étude tient compte de l'évaluation des sentiments et de l'émergence des besoins que l'impulsion pédagogique provoque. Notre recherche montre l'intérêt praxéologique de la notion de résistance pour l'éducation et ouvre des pistes de médiation en direction des enseignants.


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Résistances à l'apprentissage BNL version juin 2012.pdf