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Évaluation d'un protocole de thromboprophylaxie par apixaban en chirurgie prothétique programmée du genou et de la hanche : une étude monocentrique de type avant/après

Par : Cotinet, Pierre-Antoine

Document archivé le : 19/10/2021

Introduction : Les patients opérés d'une chirurgie prothétique de hanche (PTH) ou de genou (PTG) sont à haut risque de développer une maladie thromboembolique veineuse (MTEV) dans le post-opératoire. Celle-ci serait responsable de 10% de tous les décès liés à l'hôpital. La thromboprophylaxie est donc primordiale et est habituellement assurée par les héparines de bas poids moléculaires (HBPM). Depuis quelques années, les anticoagulants oraux directs (AOD), sont également recommandés en première intention pour la thromboprophylaxie des PTH et PTG. Ils possèdent de nombreux avantages (confort du patient, absence de surveillance biologique, diminution du coût global du traitement, …), mais leur utilisation reste encore inférieure aux HBPM. Matériels et Méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective monocentrique de type avant-après, évaluant la sécurité d'un protocole de thromboprophylaxie par apixaban en post-opératoire d'une chirurgie prothétique de hanche ou de genou programmée. Lors de la phase « avant », les patients recevaient en post-opératoire de l'enoxaparine 4000 UI/j. Lors de la phase « après », les patients recevaient en post-opératoire de l'apixaban 2,5 mg matin et soir. La durée totale de traitement prévue était de 14 jours après PTG et de 35 jours après PTH. Le critère de jugement principal était la survenue d'une complication hémorragique majeure. Les critères de jugement secondaires étaient le taux d'évènements thromboemboliques veineux (ETEV), le taux de transfusion et le taux d'évènements hémorragiques mineurs dans les 30 jours post-opératoire ainsi que le taux d'application du protocole. Résultats : 440 patients ont été inclus. Nous n'avons pas mis en évidence de différence significative de complications hémorragiques majeures dans les 30 jours postopératoires entre la phase avant (groupe E) et après (groupe A) mise en place du protocole (OR 1,21 IC95% [0,09 ; 16,90], p = 1,000). Après ajustement sur les facteurs de confusion, il n'a pas été mis en évidence de différence significative concernant le taux de complications hémorragiques majeures. Par ailleurs, nous n'avons pas mis en évidence de différence significative concernant le taux d'évènements thromboemboliques (p = 1,000), le taux de transfusion (p = 0,6960) ou le taux de saignements mineurs (p = 0,5888) dans les 30 jours postopératoires. Conclusion : Notre étude suggère donc que nous pouvons utiliser en toute sécurité l'apixaban comme moyen thromboprophylactique en postopératoire de chirurgie programmée de PTH ou de PTG. 21 NANT 109M


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