Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Profils cognitifs des patients alcoolodépendants pris en charge en structures addictologiques ambulatoire et résidentielle et influence sur l'orientation thérapeutique : étude comparative de patients pris en charge au CSAPA Beauséjour et au SSRA La Baronnais au sein de l'agglomération nantaise : enquête auprès des médecins généralistes de Loire-Atlantique concernant l'orientation des patients alcoolodépendants vers les structures addictologiques

Par : Gascougnolle, Florent

Document archivé le : 01/02/2018

Introduction : les troubles cognitifs liés à l'alcoolodépendance toucheraient 50 à 80% des patients concernés. Le questionnaire MOCA est un test utilisable en consultation de médecine générale ambulatoire plus sensible que le MMSE pour le dépistage de ces troubles cognitifs. Matériels et ééthodes : cette étude compare les caractéristiques socio-démographiques, de consommation d'alcool, le tabagisme, la prise de psychotropes à l'admission, l'origine de la prise en charge et les troubles cognitifs (dépistés par MOCA test) entre une population de 144 patients pris en charge au CSAPA Beauséjour et 150 patients pris en charge au SSRA La Baronnais dans l'agglomération Nantaise. Une enquête complémentaire auprès de 78 médecins généralistes de Loire-Atlantique cherche à évaluer les critères orientant préférentiellement vers l'un ou l'autre type de structure. Résultats : les situations d'isolement social et de précarité (sans emploi, minimas sociaux) sont significativement plus fréquentes au SSRA La Baronnais (p<0,0001). Il existe une différence significative de niveau scolaire avec une majorité de patients ayant le baccalauréat et plus au CSAPA Beauséjour et une majorité ayant un niveau BEP/CAP au SSRA (p<0,05). Il est retrouvé un mésusage d'alcool significativement plus sévère au SSRA (p<0,0001) associé à un tabagisme actif et une prise de benzodiazépines (p<0,0001) significativement plus fréquents qu'au CSAPA. Les patients du SSRA ont déjà bénéficié de prise en charge addictologique plus fréquemment qu'au CSAPA (p<0,001). Il n'existe pas de différence de fréquence des troubles cognitifs (MOCA < 26/30) entre les deux structures mais le MOCA moyen est significativement plus faible au SSRA (p<0,05). L'atteinte visuospatiale/exécutive est significativement plus fréquente au SSRA (p<0,001). Les atteintes attentionnelles et mnésiques sont bien présentes mais sans différence significative entre les deux structures. L'enquête auprès des Médecins Généralistes cible une population de moins de 40ans à prédominance féminine principalement en milieux urbain et semi-rural. La présence d'une précarité, de comorbidités somatiques et de troubles cognitifs orienterait vers une structure résidentielle. La présence de co-addictions et de comorbidités psychiatriques orienterait vers une structure ambulatoire (CSAPA ou CMP). Les troubles cognitifs sont principalement détectés par intuition et/ou test cognitif MMSE. Conclusion : les résultats de cette étude sont cohérents avec la littérature concernant les caractéristiques des populations pris en charge en structures résidentielles (CSSRA/CHRSA) et ambulatoires (CSAPA). Les atteintes cognitives retrouvées grâce au MOCA test sont semblables à celles communément décrites. Il semble exister une correspondance entre les critères d'orientation des médecins généralistes vers ces structures et les différences entre les deux populations. Notre étude n'est pas en faveur de l'utilisation du MOCA test systématiquement mais plutôt dans les situations où les critères habituels de décision sont absents, en appui de la stratégie décisionnelle de prise en charge. L'intérêt de tests plus spécifiques tel que le BEARNI doit être étudié en médecine générale ambulatoire. 17 NANT 238M


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