Épidémiologie des décès aux urgences du CHU de nantes : étude comparative entre 2006 et 2016
Par : Meurice, Laura
Document archivé le : 05/06/2018
Contexte - Les urgences du CHU de Nantes enregistrent un décès par jour en moyenne. En 2006, une étude épidémiologique prospective des décès aux urgences a été menée à l'échelle nationale. Il s'agissait de patients âgés de 77 ± 15 ans, polypathologiques (81 % avaient des antécédents médicaux) et peu autonomes (46 % avaient une limitation). Une thérapeutique de suppléance d'organe avait été mise en place dans 73 % des cas. Une décision de limitation des thérapeutiques a été prise dans 79 % des cas et des soins palliatifs mis en œuvre chez 56 %. La décision était prise par un seul médecin dans 20 % des cas. Elle était discutée avec les proches dans 58 % des cas. Objectif - Décrire l'évolution des pratiques nantaises dix ans plus tard en effectuant le recueil des mêmes données sur une période identique de quatre mois, afin de comparer ces patients à la population nantaise de l'étude d'origine. Patients et méthode - Nous avons inclus rétrospectivement les 119 patients majeurs et décédés aux urgences du CHU de Nantes entre novembre et décembre 2015, et entre avril et mai 2016. Les mêmes informations qu'en 2006 étaient recueillies (état civil, antécédents, autonomie, motif de recours, défaillances, thérapeutiques invasives, LATA, soins palliatifs, délais et lieux des décès) afin de les comparer à celles des 98 patients nantais de 2006. Résultats - La population de 2016 représentait toujours des patients âgés (77,8 ans ± 17,9), mais plus dépendants et plus souvent polypathologiques. Ils provenaient plus fréquemment du domicile mais moins souvent d'EHPAD. Les principaux motifs de recours étaient respiratoires et neurologiques. Concernant les procédures de LATA (plus de 80% des décès), on a observé plus de collégialité (79 versus 61%), et l'utilisation plus fréquente de morphine et de midazolam. En revanche, le recours au remplissage vasculaire et aux amines a été dix fois moins fréquent en 2016. Près de la moitié (48%) des décès sont survenus plus de 24 heures après l'admission, dans leur grande majorité (72%) à l'UHCD. Conclusion - En dix ans, des progrès ont été faits concernant la prise en charge des patients en fin de vie aux urgences du CHU de Nantes. Il apparait nécessaire de poursuivre les efforts de formation et de coordination en amont entre ville et hôpital afin que chacun puisse vivre dignement les derniers instants de son existence.
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