lA bandelette urinaire : quel apport dans le suivi des patients recevant un traitement de substitution aux opiacés : enquête réalisée dans trois structures de soin de la région nantaise
Par : Belliot, Emeric
Document archivé le : 02/07/2013
En France, depuis les années 1980, s'est développée une politique de prise en charge des toxicomanes. Le traitement, visant à réduire les risques infectieux liés à l'utilisation des substances psychoactives, et à favoriser l'insertion sociale des usagers, intègre la prescription d'un médicament de substitution aux opiacés (MSO) : la buprénorphine haut dosage ou la méthadone. Si les indications des deux médicaments sont identiques, leurs propriétés pharmacologiques et pharmacocinétiques diffèrent, ce qui a conduit le législateur à mettre en place un cadre réglementaire distinct pour les deux molécules. La réglementation en vigueur impose donc une analyse d'urines avant le début du traitement par méthadone, afin de poser le diagnostic de dépendance aux opiacés. Pour la buprénorphine, la réglementation est plus ouverte et donne davantage de latitude au prescripteur. Il en résulte une grande diversité de pratiques. On retrouve également ces disparités dans le suivi des traitements, certains médecins estimant indispensable le monitoring des consommations pour détecter précocement une éventuelle rechute et adapter la posologie du MSO, d'autres n'y trouvant aucun intérêt. Le dosage des toxiques urinaires en laboratoire présente comme principal inconvénient pour le prescripteur, le délai plus ou moins long avant la réception des résultats. C'est pourquoi il existe des bandelettes urinaires, permettant la prise de connaissance immédiate des substances consommées par le patient. Néanmoins, l'apport de leur utilisation dans la prise en charge des patients sous MSO demeurait jusqu'à maintenant inexploré. Cette étude montre que l'utilisation de la bandelette urinaire a un apport sur la pratique médicale dans la majorité des situations, notamment en confortant les décisions médicales et en enrichissant le dialogue médecin/patient. Son utilisation permet aussi dans certains cas l'ajustement et la personnalisation des modalités de prescription et de délivrance du MSO.
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