Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Le vécu de l'homme lors de la fausse couche spontanée précoce de sa conjointe : enquête qualitative à partir de dix-sept entretiens semi-directifs auprès d'hommes résidant en Pays de la Loire

Par : Deheeger, Anne

Document archivé le : 22/07/2015

Alors que la fausse couche précoce (FCP) est vécue comme un traumatisme à la fois physique et psychologique par la femme qui y est confrontée, qu'en est-il pour son conjoint ? Nous avons mené une étude qualitative à partir d'entretiens semi-dirigés individuels auprès de 17 hommes de Loire Atlantique, ayant vécu au moins une FCP au sein de leur couple après 2010. L'objectif était d'explorer le vécu de la fausse couche (FC) chez l'homme, mais aussi le retentissement sur son couple, son vécu de la relation avec les soignants et son éventuel besoin de soutien psychologique. Nous constatons que la FC a un réel retentissement psychologique sur l'homme. Il vit à la fois un deuil et la prise de conscience de son impuissance. Mais la signification de la perte est très variable d'un homme à l'autre. Elle est souvent ambivalente et dépend de nombreux facteurs, comme son histoire de vie, ou son lien d'attachement vis-à-vis de l'enfant. Le processus de paternalisation par lequel l'homme se sent progressivement devenir père est complexe et unique. La réaction de l'homme suite à la FC est souvent cachée et ignorée de son entourage et des soignants. Les ressenti et comportement masculins étant différents de ceux de la femme, la relation de couple peut s'en trouver fragilisée ou renforcée. L'homme présente souvent des difficultés à soutenir sa conjointe et à communiquer avec elle. Alors qu'il n'ose pas solliciter l'aide des soignants rencontrés, et encore moins celle de son médecin traitant, il exprime un fort besoin d'écoute, d'informations, de soutien et de réassurance. L'enjeu thérapeutique est celui d'une prise en charge préventive globale prenant en compte l'homme à part entière lors de l'accompagnement de ces couples endeuillés. Le médecin généraliste tient un rôle de soutien privilégié dans cette prise en charge. Celle-ci concerne néanmoins l'ensemble des soignants –notamment les sages-femmes libérales– qui devraient être sensibilisés et formés sur le sujet. 15NANT017M


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