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Évaluation de l'impact d'un support nutritionnel adapté à un monitorage biologique chez les patients de réanimation, une étude monocentrique avant-après

Par : Rooze, Paul

Document archivé le : 28/01/2020

Introduction : L'objectif énergétique à atteindre à la phase initiale de la prise en charge nutritionnelle des patients de réanimation est débattu. Une évaluation de la réponse métabolique à l'apport de nutrition permettrait d'adapter au cas par cas la dépense énergétique des patients. Cette réponse métabolique est d'abord évaluée par le dépistage biologique du syndrome de renutrition puis une préalbuminémie basse témoigne d'une sous nutrition. Matériel et méthodes : Une étudede type avant-après, interventionnelle et monocentrique est réalisée en réanimation au CHU de Nantes, incluant les patients nécessitant plus de 48h de ventilation. La première phase était observationnelle, puis un protocole nutritionnel restreignait les apports en cas d'hypophosphorémie de renutrition à la phase initiale et majorait ceux-ci en cas de sous-nutrition à la phase secondaire. Le critère de jugement principal était composite (mortalité ; sevrage long de la ventilation mécanique ; infection de site opératoire ; infection pulmonaire). L'analyse statistique a été réalisée grâce à la méthode de hiérarchisation DOOR (desirability of outcomeranking). Résultats : Entre janvier 2016 à avril 2018, 293 patients ont été inclus. Le rang DOOR était plus faible (morbimortalité réduite) dans le groupe intervention (4 [2-9] versus 2 [2-6], p=0.02). L'application du protocole était de 65.8%. Les patients recevaient moins de nutrition à la phase initiale,18.3 kcal/kg/j [11.5 ; 25.1] versus 20.0 kcal/kg/j [12.0 ; 27.7], p=0,049. Un syndrome d'hypophosphorémie de renutrition était retrouvé dans N=74 sur 144, 51.3%.L'analyse univariée montrait une diminution des infections de site opératoire (N=43 sur 149, 28.9% versus 20 sur 144, 13.9%, p<0.01), une diminution des sevrages ventilatoires longs(N=38 sur 149, 25.5% versus 17 sur 144, 11.8%, p<0.01). Conclusion : L'incidence du syndrome de renutrition dans notre cohorte était extrêmement élevée. Ce monitoring biologie, peu coûteux, associé à l'application des recommandations d'experts, améliore la morbimortalité des patients. 19 NANT 187M


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