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Prise en charge de l'infection urinaire fébrile des enfants de moins de 3 ans évaluation des pratiques se basant sur les données de l'étude DIAFEVERCHILD

Par : Dambrine, Fanny

Document archivé le : 05/06/2024

Introduction : L'IUF est une infection courante de l'enfant causée majoritairement par E.coli. Dans un contexte d'émergence de souches d'E.coli résistantes aux antibiotiques, le GPIP a publié en 2015 des nouvelles recommandations visant à optimiser la prise en charge de l'IUF. Celles-ci recommandent de réaliser un recueil urinaire par sondage urétral ou milieu jet et de délaisser l'utilisation de la poche à urine qui est source de surdiagnostic d'IUF et donc de mésusage d'antibiotiques. Elles clarifient le choix de l'antibiothérapie initiale selon l'âge, les antécédents et le statut septique de l'enfant. Objectifs : Nous avons analysé les pratiques concernant la prise en charge de l'IUF aux urgences pédiatriques et évalué leur conformité avec les recommandations du GPIP de 2015. Nous avons décrit la fréquence des différents uropathogènes de la population d'étude et le profil de résistance des E.coli retrouvés sur les ECBU Nantais. Méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective multicentrique entre 2018 et 2021 incluant des enfants âgés de 6 jours à 36 mois admis dans un des 27 services d'urgences pédiatriques participants et ayant une hypothèse d'IUF à la fin de leur prise en charge aux urgences. Résultats : Au total, 439 patients ont été inclus dans notre étude. La poche urinaire était la méthode de recueil la plus utilisée à hauteur de 41,2%. Une C3G était prescrite comme antibiothérapie initiale dans la majorité des cas (84,1%), sous forme injectable (72,9%) ou orale (11,2%). L'analyse de conformité montrait que 32,1% (IC 95% [27,7 - 36,5]) des molécules et galéniques prescrites étaient conformes. La posologie de l'antibiothérapie initiale était non conforme dans 72,5% des cas (n=306/422 ; IC 95% [68,2 - 76,8]). L'analyse de la conformité globale montrait que 7,5% des prescriptions étaient conformes aux recommandations (IC 95% [4,5 - 10,5]). Conclusion : Les professionnels de santé rencontrent des difficultés à suivre les recommandations concernant l'IUF aux urgences pédiatriques. Nos résultats suggèrent qu'il faut diffuser plus largement les recommandations et améliorer la formation des professionnels de santé aux méthodes de recueil urinaire les plus performantes.