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Mort inattendue du nourrisson : enquête de pratiques auprès des médecins généralistes de Nantes et son agglomération sur la prévention et l'information délivrée aux familles concernant la Mort Inattendue du Nourrisson

Par : Pavet, Pierre-Henri

Document archivé le : 19/10/2016

En France, la Mort Inattendue du Nourrisson (MIN) concerne environ 400 nourrissons par an, représentant la première cause de mortalité infantile chez les enfants de 28 jours à 1 an. Pour limiter le nombre de décès, la prévention auprès des familles est indispensable, les médecins généralistes étant des acteurs de premier plan. L'objectif principal de notre travail était d'évaluer si une information concernant la MIN était délivrée aux parents de nourrissons et/ou femmes enceintes par les médecins généralistes de Nantes et son agglomération. Matériel et méthodes : Un courrier postal, contenant une notice d'information, un questionnaire et une enveloppe retour affranchie a été envoyé aux 534 médecins généralistes de l'agglomération nantaise en activité. La période d'inclusion s'est déroulée 5 mai au 31 juillet 2015. Le critère de jugement principal correspondait au nombre de médecins généralistes abordant la problématique de la MIN chez les femmes enceintes et/ou les parents d'enfants de moins de 2 ans. Les critères secondaires étaient d'évaluer le moment où la MIN est abordée lors du suivi médical, les connaissances des facteurs de risques et protecteurs de la MIN par les médecins généralistes ainsi que les difficultés et obstacles rencontrés pour évoquer la MIN auprès des familles. Résultats : Chez les 227 médecins généralistes de l'agglomération Nantaise ayant répondu à l'étude (taux de réponse de 42.6%), seulement 13% déclaraient délivrer systématiquement une information concernant la Mort Subite du Nourrisson (MSN) aux futures mamans et parents d'enfants de moins de 2 ans. Cette information était donnée dans 68% des cas pendant les visites pédiatriques obligatoires des 6 premiers. Les 3 conseils les plus fréquemment donnés étaient par ordre de fréquence : le décubitus dorsal dans 98% des cas, dormir dans un lit dégagé (pas d'oreiller, couette ou doudou) pour 49% des médecins et une température de la chambre < 20° pour 34% des médecins. Concernant les facteurs de risques et protecteurs de la MSN, le partage de chambre (room sharing) n'était considéré comme protecteur que par 35% des praticiens et l'utilisation de la tétine au moment du coucher comme protecteur pour 18% des médecins. Les trois principaux freins à l'information cités par les médecins généralistes étaient : le manque de supports écrits pour 65% des médecins, le manque de formation pour 41% des médecins et le manque de temps pour 30% des médecins. Conclusion: Notre travail a montré que l'information transmise auprès des familles par les médecins généralistes de l'agglomération nantaise concernant les facteurs de risques et/ou protecteurs de MIN était loin d'être systématique. Améliorer la formation des professionnels de santé durant leurs études médicales, favoriser l'accès des praticiens aux supports écrits, rendre obligatoire l'information concernant la MIN lors de l'une des consultations systématiques de l'enfant de moins de 1 an et uniformiser le discours des professionnels de santé pourraient permettre de réduire le nombre de décès. 16NANT083M


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