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L'échographie peut-elle prédire l'échec du traitement infiltratif et la nécessité de recours à la chirurgie au cours des ténosynovites de De Quervain ?

Par : De Keating-hart, Edward

Document archivé le : 23/04/2015

Introduction : L'échographie a montré son utilité dans la prise en charge des ténosynovite de De Quervain tant sur le plan diagnostic que celui du guidage des infiltrations. Elle permet de confirmer l'épaississement du rétinaculum et de rechercher des variantes anatomiques pouvant favoriser la survenue de cette pathologie telle qu'un septum séparant le court extenseur et le long abducteur du pouce.L'objectif de cette étude était de rechercher des signes cliniques et des caractéristiques échographiques pouvant être associés au risque d'échec du traitement infiltratif et donc nécessiter le recours à la chirurgie. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude prospective, bicentrique. Nous avons inclus tous les patients adressés dans le service de rhumatologie pour la prise en charge thérapeutique d'une ténosynovite de De Quervain. L'échographie était réalisée par un rhumatologue avec 8 ans d'expérience).Les caractéristiques des tendons, l'épaisseur du rétinaculum et la présence d'un septum était systématiquement noté. Le patient bénéficiait d'une infiltration écho-guidée avec infiltration sélective du compartiment atteint en cas de septum.L'évaluation clinique initiale et le suivi étaient assurés par un médecin en aveugle des résultats de l'échographie. Celui-ci recueillait les données démographiques, l'EVA, effectuait les tests de Finkelstein, Brunelli et le WHAT (wrist hyperflexion and abduction of the thumb)[1]. Les patients étaient revus à 3 semaines, 6 semaines et contactés par téléphone à la fin de l'étude. Résultats : Au total, 42 poignets ont été étudiés et infiltrés. L'échographie retrouvait une augmentation constante de l'épaisseur du rétinaculum, en moyenne de 1,8 mm (+/-0.57) (p<0.001 par rapport au coté asymptomatique). Un septum a été retrouvé dans 15 cas (35%). L'EVA moyenne diminuait de manière significative passant de 7,29 (+/- 1,4) à l'inclusion à 1,9 (+/- 2,6) et 1,32 (+/-2,4) à 3 et 6 semaines respectivement (p<0.001). A 6 semaines, 6 patients était en échec et ont été opérés. Un suivi a été possible chez 35 des 36 poignets non opérés en moyenne 14.7 mois (+/-8,8) après l'infiltration. Cinq poignets supplémentaires ont été opérés dans l'intervalle, en moyenne 9,3 mois (5-14) après l'infiltration. Ainsi, 10/42 (23%) poignets ont finalement été opérés. Lorsque l'on compare les données cliniques et échographiques initiales entre le groupe de patients opérés et ceux ayant eu une évolution favorable, l'EVA initiale (7.03 (+/-1,45) vs 8.1 (+/- 0.87) (p=0.012), la positivé de tous les signes cliniques (65% vs 100% ; p=0.041) et la présence d'un septum en échographie (25% versus 70% ; p=0.02) était significativement plus fréquent dans le groupe de patients opérés. Aucun autre signe échographique n'était associé au risque de chirurgie. Conclusion : Les infiltrations échoguidées de corticoïdes associée à une immobilisation sont efficaces sur le long terme chez 85% des patients présentant une ténosynovite de De Quervain. La présence d'un septum à l'échographie initiale était la seule donnée échographique associée à la chirurgie. De plus, la présence d'une douleur intense et la positivité de tous les tests cliniques au moment de la prise en charge étaient également des facteurs cliniques de mauvais pronostic. 14NANT190M


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