Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Polypes hyperplasiques atypiques ; Texte imprimé : fréquence et associations lésionnelles / Cédric Dufilhol ; sous la dir de Bruno Buecher

Par : Dufilhol , Cédric -- 1976

Document archivé le : 10/03/2010

Objectif : A l'inverse des polypes adénomateux, les polypes hyperplasiques colorectaux ont été longtemps considérés comme dénués de potentiel de dégénérescence et non justiciables de mesures de dépistage ou surveillance. Ils siègent préférentiellement dans le recto-sigmoïde et leur taille est le plus souvent inférieure à 5mm. Cependant, certains polypes hyperplasiques ont une présentation atypique (localisation proximale, grande taille ; multiplicité réalisant au maximum des aspects de polypose hyperplasique) et pourraient être associés à une augmentation du risque de lésion néoplasique colorectale. L'objectif de notre travail est d'étudier la prévalence de ces polypes hyperplasiques atypiques, leurs caractéristiques et les associations lésionnelles. Méthode : Le premier temps a consisté à identifier l'ensemble des compte rendus d'examen anatomopathologique mentionnant l'existence de polypes hyperplasiques issus des différents laboratoires de Loire-Atlantique pour l'année 2001 et correspondant à des individus domiciliés dans ce département. Une sélection a été réalisée dans un second temps à partir des critères suivants : polypes hyperplasiques de localisation colique quelque soit leur taille et leur nombre et/ou polypes hyperplasiques de localisation rectale si taille > 0,4mm (histologique) ou taille > 0,8mm (endoscopique) quelque soit leur nombre. Résultats : Au total, les compte rendus de 2003 patients (correspondant à 3136 polypes hyperplasiques) ont été sélectionnés à partir de 2557 compte rendus identifiés. Les patients présentant au moins un polype hyperplasique proximal (29,7% des patients) étaient en majorité des femmes (p<0,0001) et ne présentaient pas plus de risque de lésion néoplasique synchrone que les patients ayant un (des) polype(s) hyperplasique(s) de localisation distale exclusive. Les patients présentant plus de 5 polypes hyperplasiques étaient peu nombreux (1,76%) et correspondaient majoritairement à des hommes (p=0,0008). Leurs polypes hyperplasiques siégeaient principalement dans le côlon distal et ils présentaient davantage d'adénomes (p=0,049) et d'adénocarcinomes (p<0,0001) synchrones que les patients ayant moins de 5 polypes hyperplasiques. Un polype supracentimétrique était présent chez 43 patients (2%), siégeant le plus souvent dans le côlon proximal, et 21% des 2003 patients avaient un polype hyperplasique de taille comprise entre 5 et 9mm. Ces derniers étaient majoritairement des hommes (p=0,0023) et ils présentaient davantage de lésions néoplasiques (p=0,0003). Un cancer synchrone était plus fréquent en cas de polype hyperplasique supracentimétrique (p=0,0004) et en cas de polype proximal supracentimétrique (p=0,0001) que chez les autres. Les patients avec un polype hyperplasique rectal de plus de 4 mm (4,16%) avaient davantage d'adénomes associés (p<0,0001) que les patients présentant un (des) polypes hyperplasiques coliques. Enfin, les adénomes et les adénocarcinomes étaient plus fréquents chez les patients de sexe masculin (p<0,0001) et d'âge avancé (p<0,0001). Conclusion : Nos résultats suggèrent effectivement que certains polypes hyperplasiques sont associés à une augmentation du risque de lésion(s) néoplasique(s) colorectale(s) : il s'agit notamment des polypes proximaux de grande taille, des polypes multiples (à partir de 5 polypes), des polypes rectaux de plus de 4 mm. Ces polypes hyperplasiques sont rares et surviennent majoritairement chez les hommes. 2004NANT131M


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