Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Prescription des inhibiteurs de la pompe à protons : eidentification de facteurs explicatifs de pratiques s'écartant des recommandations : à partir de 120 observations en cabinet de médecine générale

Par : Féron, Bérengère

Document archivé le : 22/09/2011

Contexte. La prescription des IPP fait l’objet de recommandations en France et à l’étranger. En pratique, le taux d’adéquation aux recommandations reste insuffisant. La nature des écarts entre prescriptions et recommandations a été bien décrite mais les facteurs expliquant ces écarts restent mal connus. Objectif. Nous avons tenté d’identifier de tels facteurs en travaillant à partir des modèles théoriques Evidence Based-Medicine et Shared-Decision Making. Méthode. Observation directe de consultations en cabinet de médecine générale par des internes. L’observation portait sur la première consultation concernant la prescription d’un IPP. L’existence d’autres facteurs intervenant dans le processus décisionnel était recherchée: discussion de la prise en charge, attentes et préférences exprimées par les patients, expérience du praticien ainsi que des éléments de contexte (liés aux patients ou aux consultations). Résultats. 120 consultations ont été observées. 51,8% des prescriptions apparaissaient non-conformes aux recommandations AFSSAPS. Les facteurs explicatifs suivant ont été identifiés : demande de prescription d’IPP par le patient lui-même (p=0,0426). En cas de co-prescription avec les AINS, l’expérience du clinicien qui avait identifié une fragilité gastrique chez son patient ou un antécédent de mauvaise tolérance aux AINS est un facteur explicatif de moins bonne adéquation aux recommandations (p=0,000956). Pour la prise en charge du RGO, des éléments de contexte tels que l’âge du patient (p=0,362) ou la présence de co-morbidités (p=0,146) semblent à l’origine de plus d’écarts aux recommandations. A chaque fois que le médecin a pu disposer de l’avis d’un gastro-entérologue, on retrouve une meilleure conformité aux recommandations (p=0,000658). Il apparaît finalement que les médecins généralistes discutent moins les prescriptions d’IPP chez les personnes âgées (p=0,000801), pouvant conduire à une plus faible adéquation aux recommandations. Conclusion. Les modèles EBM et SDM donnent des pistes pour expliquer les écarts aux recommandations. L’avis d’experts sur ces facteurs explicatifs devrait permettre d’en discuter la légitimité. - 2011NANT027M


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