Les médecins généralistes vendéens et les assistants médicaux : attentes et freins
Par : Grolleau, Pierre
Document archivé le : 10/02/2022
Introduction : L'accès aux soins de premiers recours en France se détériore. C'est dans ce contexte que le gouvernement a proposé la création d'un nouveau métier de santé : l'assistant médical (A.M) dont l'objectif serait de libérer du temps aux médecins généralistes afin qu'ils prennent en charge plus de patients. La fiche de poste de ce nouveau métier reste encore à imaginer et à créer. L'objectif de notre étude est de sonder l'opinion des médecins généralistes concernant la création du métier d'assistant médical, d'identifier leurs attentes envers ce nouvel acteur de santé et les freins à la mise en place de ce dispositif. Méthode : Nous avons réalisé une enquête qualitative par entretiens semi-dirigés. 12 médecins généralistes vendéens ont été interviewés de mai à août 2020. Résultats : Les médecins généralistes interrogés semblent favorables aux principes de l'A.M et à son intégration dans notre système de santé. Le développement de ce type de collaboration, axée sur la délégation de tâches leur semble inéluctable face aux enjeux qui pèsent sur notre système de santé. Ils s'estiment mal informés, ce qui crée des incertitudes et des difficultés à se projeter dans cette collaboration. La majorité des médecins souhaite prioritairement déléguer les tâches administratives pour pouvoir se concentrer pleinement sur le soin. Cependant les médecins désirent également intégrer l'A.M au sein de la consultation, lui conférant un rôle plus médical. L'A.M aurait donc un profil médico-administratif à mi-chemin entre un soignant (IDE, AS) et une secrétaire médicale. L'A.M trouverait plus facilement sa place auprès de médecins installés depuis plusieurs années, ayant une forte activité et exerçant dans une importante structure de santé, type MSP. La principale motivation des médecins à travailler avec un A.M est la recherche d'un confort de travail tout en améliorant la qualité des soins. Les médecins alertent sur la nécessité de fixer des limites dans cette délégation de tâches pour ne pas altérer la relation médecin/patient. Ils refusent toutefois d'augmenter leur patientèle et de diminuer leur temps de consultation car ils craignent d'évoluer vers une médecine déshumanisée et de perdre la richesse et l'identité du métier de médecin généraliste. Le statut d'employeur et la problématique de l'agencement de l'espace de travail sont également des freins à recruter un A.M. Conclusion : L'A.M a sa place dans notre système de santé. Cependant certaines limites doivent être fixées pour ne pas que la médecine générale perde son identité. Notre étude nous permet de définir plus précisément cette nouvelle profession. Nous proposons une trame de programme de formation au métier d'A.M. Malgré un avis globalement favorable, les médecins restent encore à convaincre : nous proposons quelques améliorations et modifications au dispositif pour favoriser son acceptation par les médecins.
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