Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Les déterminants de l'automédication : enquête par entretiens de patients en Loire Atlantique et en Vendée en 2012

Par : Jouan de Kervenoaël, Maïlys

Document archivé le : 20/11/2013

Introduction : En économie ou en santé publique, l'automédication pose de nombreuses questions à ses acteurs : pouvoirs publics, firmes pharmaceutiques, pharmaciens, médecins et patients. Ce sont ces derniers qui attirent notre attention car la décision d'automédication n'appartient qu'à eux. Ce travail de recherche s'est donc axé sur le patient, afin de comprendre les raisons qui le poussent à s'automédiquer. L'analyse du comportement de la personne est du ressort de la sociologie, alors que l'automédication est une pratique médicale. Cette étude s'inscrit donc dans une volonté de pluridisciplinarité. Méthode : Il s'agit d'une étude qualitative basée sur des entretiens semi-dirigés. Il a été demandé aux patients de raconter leur dernière expérience d'automédication. Nous avons recueilli 90 entretiens. 82 ont été réalisés par 22 étudiants en 5e année de médecine, dans le cadre d'un stage dans 69 cabinets de médecine générale en Loire Atlantique et en Vendée. 8 entretiens complémentaires ont été réalisés en pharmacie à Nantes. Résultats et Discussion : Les entretiens montrent que le recours à l'automédication témoignerait d'une volonté des patients de changer le cadre du soin. Soucieux de développer leur autonomie, mais affectés par une crise de confiance envers les médicaments et de certaines pratiques de la médecine conventionnelle, les patients auraient un nouveau regard sur la maladie. Selon ses différentes représentations et expériences, le patient sait distinguer une présentation grave pour laquelle la sollicitation du médecin semble inévitable d'une situation « bénigne » face à laquelle il utiliserait l'automédication comme une médecine de confort, dans une volonté d'autorégulation de la santé. Cette autorégulation garantirait la productivité des individus au sein de la société. Quelque soit sa présentation, la prise en charge de la maladie reposerait avant tout sur l'écoute du patient que celui-ci, et particulièrement les femmes, auraient trouvé dans les médecines non-conventionnelles. Face à cette nouvelle vision du soin, le médecin généraliste y trouverait une incitation à modifier ses pratiques. 13NANT043M


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