Place du baclofène dans la prise en charge thérapeutique du sevrage alcoolique en 2013
Par : Prévoteau du Clary, Mériadec
Document archivé le : 04/11/2014
L’excès de consommation d’alcool, est responsable de 49000 morts par an en France, et constitue un véritable enjeu de santé publique. L’hexagone compte environ 6 millions de consommateurs abusifs, et on considère que 2 millions sont pharmacodépendants. L’arsenal thérapeutique à la disposition des praticiens est insuffisant et inadapté à cette addiction ; en effet les médicaments couramment prescrits visent à diminuer la consommation jusqu’à l’abstinence, or aucun n’est réellement efficace à moyen-long terme car les rechutes sont très fréquentes. Aujourd’hui, trois nouveaux paradigmes voient le jour : L’abstinence totale ne serait plus nécessaire pour traiter les problèmes d’alcoolisme ; on pourrait soigner efficacement les 4 millions de patients non dépendants ayant un problème d’alcool ; on pourrait obtenir « l’indifférence à l’alcool ». Voilà comment les promoteurs du baclofène présentent cette ancienne molécule, tombée depuis longtemps dans le domaine public. Cette molécule n’est pas non plus miraculeuse, les posologies à atteindre pour obtenir l’effet thérapeutique sont souvent élevées (parfois jusqu’à 400 mg/J), et les effets indésirables que l’on peut relever tout au long de l’ajustement posologique sont particulièrement gênants : cette iatrogénie peut même conduire à l’arrêt prématuré voire à l’échec du traitement. La recommandation temporaire d’utilisation octroyée par l’ANSM le 14 mars 2014 précise que le baclofène ne devrait être prescrit qu’en dernier recours, après échec des autres traitements. Les résultats des deux études cliniques « Bacloville » et « Alpadir » actuellement menées en France permettront peut-être d’en préciser la place dans l’arsenal thérapeutique existant.
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