Analyse des facteurs angiogéniques sFlt-1 et PlGF dans la prédiction du risque et du pronostic des pré-éclampsies dans une population obstétricale à haut risque
Par : Tardif, Cécile
Document archivé le : 23/03/2015
Introduction : La pré-éclampsie est une pathologie spécifique de la grossesse avec une morbimortalité materno-foetale élevée. En dépit d’une définition claire et simple, sa présentation clinique est souvent atypique avec une évolution peu prévisible en termes de sévérité et de rapidité. En l’absence de traitement efficace, l’attitude thérapeutique oscille entre l’expectative prudente et la naissance programmée, souvent au prix d’une prématurité importante. Le seul traitement préventif actuel ayant fait preuve de son intérêt est la prise d’aspirine débutée avant 20SA. Ceci implique de pouvoir prédire en amont le risque de survenue d’une PE afin de sélectionner une population à risque pouvant en bénéficier. Les avancées dans la compréhension de la physiopathologie de la PE sont en faveur d’un déséquilibre de la balance angiogénique induit par l’hypoxie placentaire et ayant pour conséquence une atteinte endothéliale généralisée à l’origine des manifestations cliniques telles que l’HTA et la protéinurie. Matériel et méthode : Nous avons dosé les facteurs angiogéniques sFlt-1 et PlGF et calculer leur ratio au sein d’une population obstétricale à haut risque, comprenant 67 patientes. Les critères de jugement principaux étaient la survenue d’une PE, définie par l’association d’une HTA>140/90 mmHg et d’une protéinurie>0.30g/24h après 20SA et le délai de survenue de cette PE. Résultats : En dépit d’une sensibilité faible, la spécificité des marqueurs est élevée (93% de spécificité pour un ratio sFlt-1/PlGF>85). En cas de PE avec délai de survenue inférieur à 5 semaines, le ratio est significativement plus élevé (ratio=104±30) qu’en cas de PE plus tardive (ratio=10±2), p<0.001 De plus, la présence d’un ratio>85 est associée à un risque 13 fois plus important de développer une PE classique ou atypique. Conclusion : Les marqueurs angiogéniques semblent donc être une aide intéressante pour prédire la survenue d’une PE avec une forte spécificité et estimer son délai de survenue. En cas de présentation atypique, une perturbation de la balance angiogénique permet de préciser le diagnostic de prééclampsie et d’écarter les diagnostics différentiels.
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