Les directives anticipées du patient atteint de cancer en prise en charge palliative$equelle place pour le médecin généraliste ? Quelle place pour les infirmiers libéraux ?
Par : Bâlon, Annaëlle
Document archivé le : 13/06/2018
Introduction : les directives anticipées (DA) ont été renforcées en 2016 par la loi Claeys-Leonetti. Elles n'ont plus de limite de validité et s'imposent au médecin, favorisant ainsi l'autonomie du patient. La loi précise que le médecin traitant informe ses patients de la possibilité et des conditions de rédaction des DA. Cette étude a pour objectif de définir la place que souhaitent prendre les médecins généralistes et infirmiers libéraux quant aux directives anticipées des patients atteints de cancer en prise en charge palliative. Méthode : cette étude quantitative descriptive a été réalisée auprès de médecins généralistes et infirmiers libéraux de Loire-Atlantique et Vendée, via un questionnaire informatisé adressé par mail, les interrogeant sur leur connaissance, leur rôle et sur la manière d'aborder les DA. Résultats : 105 médecins et 189 infirmiers ont participé à l'étude. 9% des médecins ne connaissent pas les DA et 48% les connaissent un peu. 23% des infirmiers ne connaissent pas les DA et 46% les connaissent un peu. 87% des médecins et 91,5% des infirmiers sont prêts à aborder les DA avec leurs patients. Ils considèrent avoir un rôle d'information mais peu d'aide à la rédaction. Ils estiment que les DA doivent être abordées sur deux consultations ou plus, principalement quand la situation clinique s'aggrave. Les médecins conservent les DA dans le dossier médical papier (87%) plutôt que dans le dossier informatisé (52%). 92% des infirmiers transmettent les DA au médecin traitant. La difficulté à parler de la mort est ressentie par de nombreux professionnels et est le principal frein des médecins pour aborder les DA. Après proposition d'un guide d'information et d'un modèle de DA, 26% des médecins et 40% des infirmiers ressentent le besoin d'une formation pour aborder le sujet. Discussion : médecins généralistes et infirmiers libéraux sont prêts à informer les patients mais moins à les aider dans la rédaction des DA. Pourtant, ces derniers ressentent le besoin d'être accompagnés dans cette démarche. Une sensibilisation des professionnels semble nécessaire, via une large diffusion des outils d'information existants et une meilleure formation des professionnels. Favoriser le dialogue sur la fin de vie avec les patients est indispensable et suppose que le professionnel remette en question sa propre représentation de la fin de vie afin qu'elle ne fasse pas obstacle dans la relation de soin.
17 NANT 055M
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