Fin de vie et euthanasie, état des lieux des décisions médicales prises par les médecins généralistes de Loire-Atlantique et de Vendée
Par : Ouvrard, Alice
Document archivé le : 22/10/2014
La loi relative aux droits des malades et à la fin de vie (loi Leonetti d'avril 2005), encadre les différentes décisions médicales de fin de vie autorisées en France. Depuis plusieurs années, alors que des pays voisins comme ceux du Benelux ont adopté une législation dans ce sens, le débat sur la légalisation de l'euthanasie se poursuit au sein de la société française. Or, il n'existe que peu d'études des pratiques professionnelles, notamment des médecins généralistes, face à la demande du patient ou de sa famille de hâter la survenue de sa mort. Un échantillon de 300 médecins généralistes de Loire-Atlantique et de Vendée a reçu un questionnaire par voie électronique. Les données ont été recueillies de manière anonyme de mai à juillet 2013. Le taux de réponse était de 27, 3%. 75,6% des médecins interrogés auraient déjà fait l'objet d'au moins une demande de hâter la survenue de la mort d'un patient, la justification avancée étant l'absence de qualité de vie satisfaisante et la souffrance psychique. 13,41% des médecins auraient déjà accepté d'effectuer un acte pouvant être assimilé à un acte d'euthanasie. La souffrance physique en dépit des antalgiques et le droit de mourir dans la dignité étaient les principaux déterminants de l'acceptation ; s'y opposeraient l'interdiction légale de l'euthanasie en France et la nécessité d'une collégialité dans la décision. 45% des médecins se déclaraient être plutôt favorables à une légalisation de l'euthanasie. Cependant, la loi Leonetti reste insuffisamment connue, car un tiers des médecins ayant répondu assimilaient à des actes d'euthanasie certaines décisions médicales de fin de vie soumises à leur évaluation par ce questionnaire, alors même que ces décisions correspondent à des actes réglementaires aux ternes de cette loi. Enfin des facteurs justificatifs, comme la qualité de vie et la dignité, du fait de leur caractère subjectif, conduisent à s'interroger sur la valeur normative qui pourrait leur être attribuée.
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