Perception et impact de la stimulation magnétique transcrânienne : étude qualitative longitudinale, pré-thérapeutique et à 2 mois de la première séance, par entretiens semi-dirigés, auprès de patients atteints de douleurs neuropathiques chroniques
Par : Faure, Marie
Document archivé le : 21/06/2023
Contexte : La stimulation magnétique transcrânienne est recommandée en traitement de troisième ligne dans la prise en charge des douleurs neuropathiques chroniques. Étant indolore, non invasive et n'impliquant que peu d'effet indésirables, elle est une bonne option thérapeutique, notamment au vu des difficultés de prise en charge de ce type de douleur. En effet, l'efficacité des traitements médicamenteux recommandés est souvent insuffisante et leur tolérance médiocre. Au contraire, l'efficacité de la stimulation magnétique transcrânienne a été démontrée avec un haut niveau de preuve sur les douleurs neuropathiques chroniques dans de nombreuses études quantitatives, mais il n'existait à notre connaissance aucune étude qualitative permettant d'appuyer ces données quantitatives disponibles. Méthode : Nous avons réalisé une étude qualitative longitudinale, consistant en la réalisation de deux entretiens semi-dirigés distincts pour chacun des douze participants, le premier entretien avant de débuter le traitement et le second après deux mois de prise en charge par stimulation magnétique transcrânienne. Cette étude a été réalisée selon une approche phénoménologique, utilisant un échantillonnage raisonné homogène. Deux analyses manuelles distinctes par deux chercheurs de professions différentes, un médecin et un psychologue, ont été réalisées, ainsi qu'une analyse logicielle. A la suite de ces trois analyses indépendantes, une triangulation des données a été faite. Résultats : Notre étude a mis en évidence une impression globalement positive du traitement par stimulation magnétique transcrânienne, avec une action bénéfique sur les douleurs et sur la qualité de vie. L'information sur ce traitement a néanmoins été majoritairement jugée insuffisante par les participants, entraînant des difficultés de compréhension du mécanisme du traitement. Ces difficultés ont été fréquemment à l'origine de représentations erronées sur le traitement, pouvant induire des craintes secondaires, notamment en lien avec la peur de pertes de capacités cognitives. Discussion et Conclusion : Les résultats de notre étude suggèrent des axes d'amélioration possibles, tant sur la pratique clinique que sur l'organisation des soins. L'information délivrée aux patients pourrait être optimisée, en privilégiant une prise en charge plus personnalisée, en prenant en compte les représentations et les craintes préliminaires afin de favoriser l'adhésion au traitement. Également, nos résultats semblent indiquer qu'il existe des enjeux de formation des personnels soignants afin d'optimiser le parcours de soin des patients souffrant de douleurs chroniques rebelles et de limiter autant que possible le risque de retards de prise en charge.
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