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Génétique des cardiomyopathies hypertrophiques sarcomériques : relations phénotype-génotype et intérêt pronostique, à partir de la cohorte du centre de compétence du CHU de Nantes

Par : Tessier, Dolores

Document archivé le : 10/11/2021

La cardiomyopathie hypertrophique (CMH) est une pathologie cardiaque grave dont la principale cause est héréditaire. Le diagnostic moléculaire est indispensable pour le dépistage familial. Cependant de nombreux résultats génétiques reviennent négatifs avec pourtant de réels phénotypes de CMH sarcomériques. Nous avons cherché à mettre en évidence des caractéristiques du phénotype clinique et paraclinique pouvant être des facteurs prédictifs positifs de la présence d'un variant pathogène sur la cohorte du centre de compétence du CHU de Nantes, afin de proposer un moyen d'optimiser le diagnostic génétique. Notre étude observationnelle monocentrique a été réalisée sur 153 patients. Nous retrouvons 33% de patients porteurs d'un variant pathogène avec 88% d'atteinte dans les 6 principaux gènes sarcomériques (MYBPC3, MYYH7, MYL2, MYL3, TNNT2, TNNI3). Le phénotype des patients porteurs d'un variant de signification incertaine est comparable à celui des patients sans variant. Nous retrouvons en analyse de régression logistique univariée des facteurs prédictifs positifs de la présence d'un variant pathogène : antécédent familial de CMH (OR à 2.89, p=0.006), rehaussement tardif en IRM (OR à 5.00, p=0.013) et prédictifs négatifs : HTA (OR à 0.42, p=0.026) et âge au diagnostic tardif (OR à 0.96, p=0.001). Il n'y a pas de différence significative en termes de survie sans évènement majeur entre les patients porteurs d'un variant pathogène et les autres (p=0.88). Pour le diagnostic génétique de CMH, nous suggérons donc de privilégier en première intention l'utilisation d'un panel restreint pour en partie s'abstenir de la mise en évidence des variants de signification incertaine dont l'implication clinique, familiale et pronostique restent discutables. L'existence d'une corrélation phénotype-génotype permettrait ensuite de proposer un niveau d'analyse moléculaire personnalisé avec l'utilisation d'un panel élargi chez certains patients présentant des critères prédictifs positifs de la présence d'un variant pathogène. 21 NANT 137M


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