Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Étude de l'impact de la prophylaxie anti-virale sur l'incidence des lymphoproliférations EBV induites chez les greffes rénaux adultes séronégatifs

Par : Ville, Simon

Document archivé le : 31/01/2017

Les lymphoproliférations post transplantations (LPT) sont une complication grave après une greffe rénale. Elles sont fréquemment liées au virus d'Epstein Barr (EBV). La séronégativité pour l'EBV du receveur bien que rare (autour de 5% de la population) est le principal facteur de risque de survenue d'une LPT, qu'elle soit précoce (< 1an) ou tardive (> 1an). Le rôle de la prophylaxie antivirale chez les patients EBV séronégatifs demeure controversé. Dans la pratique de nombreux patients reçoivent des antiviraux dans le cadre de la prophylaxie du CMV. Nous avons étudié l'impact de ces traitements sur l'incidence des LPT en réalisant une étude de cohorte rétrospective mono-centrique, concernant l'ensemble des transplantés rénaux adultes, EBV séronégatifs, greffés entre janvier 2000 et 20016. 73 patients étaient EBV séronégatifs, 50.7% d'entre eux (groupe prophylaxie) avaient reçu un traitement antiviral par valaciclovir ou valganciclovir pour une durée de 3 à 6 mois alors que 49.3% (groupe contrôle) n'avaient reçu aucun traitement. La prophylaxie anti-virale retardait la primo-infection EBV à 100 jours (26% contre 59% (p = 0.02)). Les 13 LPT observées étaient induites par l'EBV, 8 étaient précoces (uniquement des lymphomes B diffus à grandes cellules) et 5 tardives (dont 1 lymphome de Burkitt et 2 maladie de Hodgkin), de plus une tumeur musculaire lisse liée à l'EBV a été observée. L'incidence des LPT précoces n'était pas différente entre les deux groupes (4/37 et 4/36 dans le groupe prophylaxie et le groupe contrôle respectivement). Cependant concernant les événement tardifs, l'incidence des néoplasies induites par l'EBV était significativement plus basse chez les patients dans le groupe prophylaxie dans lequel aucun cas n'était observé, à l'inverse du groupe contrôle ou 6 cas étaient rapportés (p=0.02). Malgré un faible niveau de preuve, notre étude suggère que la prophylaxie antivirale pourrait prévenir la survenue des LPT tardives. 16NANT178M


Fichier(s) associé(s) au document :
villeMED16.pdf