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Tumeurs épithéliales de l'ovaire aux stades III et IV : analyse observationnelle des pratiques et impact des stratégies thérapeutiques sur la survie à partir d'une série bicentrique de 1473 patientes

Par : Delga, Bérénice

Document archivé le : 21/12/2016

L'objectif principal de l'étude était l'analyse de nos pratiques et de l'impact des stratégies thérapeutiques sur la survie dans la prise en charge de patientes atteintes d'une tumeur épithéliale de l'ovaire de stade III et IV. Matériel et Méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective bicentrique incluant 1473 patientes atteintes d'une tumeur épithéliale de l'ovaire de stade III ou de stade IV FIGO. Les patientes prises en charge dans les centres régionaux de lutte contre le cancer de Marseille ou de Nantes entre 1985 et 2015 ont été inclues grâce à l'utilisation de bases de données prospectives. Des sous-groupes ont été établis en fonction de la stratégie de prise en charge : chirurgie initiale suivie de chimiothérapie (PDS), chirurgie d'intervalle réalisée après 3 à 4 cures de chimiothérapie et suivie d'une chimiothérapie adjuvante (IDS), chirurgie de clôture réalisée après 6 cycles (FDS). Les caractéristiques sociodémographiques, le stade FIGO au diagnostic, le type histologique, le moment de la chirurgie, le résidu tumoral post opératoire, la survie globale et la survie sans récidive ont été recueillis. Résultats : L'âge médian des patientes était de 61 ans, 80% de patientes avaient un stade III et 20% de stade IV au diagnostic. 85% des patientes ont eu une chirurgie de réduction tumorale dont 44,7% une PDS, 12,1% une IDS et 28,7% une FDS. Parmi les patientes opérées 64,7% des patientes ont eu une chirurgie complète ce taux allant de de 49,7% avant 2000 à 86% depuis 2009. Dans notre cohorte, la médiane de survie globale (OS) était de 39 mois IC 95% [36-42]. La médiane de survie sans récidive (DFS) était de 10,5 mois. Le taux de survie à 5 ans de 34%. Parmi les patientes opérées, une chirurgie de cyto-réduction complète était significativement associé à une meilleur survie (HR=2,123 IC95%(1,816-2,481) p<0,001). Le taux de chirurgie complète était significativement plus élevé en cas de chirurgie de clôture ou d'intervalle qu'en cas de chirurgie initiale. Concernant la survie sans récidive lors d'une chirurgie complète, la chirurgie de cytoréduction réalisée en chirurgie de clôture était significativement associée à une survie sans récidive plus courte de 3 mois : HR=0,669 IC 95%(0,486-0,921) p<0,001 comparée aux patientes opérées en chirurgie première. Toutefois le moment de la chirurgie n'avait pas d'impact significatif sur la survie globale. Conclusion : Nos résultats montrent que la chirurgie de clôture permet un meilleur taux de chirurgie complète avec une survie globale équivalente aux autres stratégies, au prix d'une survie sans récidive plus courte. L'étape chirurgicale (chirurgie complète) doit être réalisée le plus tôt possible dans la prise en charge pour améliorer la survie sans récidive. 16NANT138M


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