Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Intoxications volontaires au baclofène : présentation clinique et stratégie thérapeutique. Étude multicentrique rétrospective au Centre antipoison Grand Ouest

Par : Brunet, Marion

Document archivé le : 19/07/2017

Introduction : le manque d'un traitement efficace dans le maintien de l'abstinence éthylique a forcé les médecins à s'intéresser au baclofène. Derrière son efficacité, la sécurité de ce traitement est un enjeu, spécialement dans les cas d'intoxications. Nous avons étudié de manière rétrospective la morbidité et la mortalité associées aux intoxications au baclofène. Un intérêt particulier a été apporté aux sujets sans dysfonction rénale traités par épuration rénale. Matériels & méthodes : un cas a été déterminé comme une exposition volontaire au baclofène, avec ou sans symptômes, entre janvier 2008 et Décembre 2015. Cette étude était basée sur des données collectées au centre antipoison (CAP) d'Angers. Le taux de mortalité des intoxications au baclofène a été comparé avec les 31859 cas d'intoxications médicamenteuses volontaires (hors baclofène) déclarées au CAP d'Angers sur la même période. Les temps de demi-vies d'élimination ont été déterminés à l'aide d'un modèle pharmacocinétique. Résultats : 190 cas d'intoxications ont été reportés, incluant deux décès à la prise en charge. 111 patients (59%) avaient un GCS ≤ 12 à l'admission et 77 avaient un GCS > 12 (41%). 80 patients nécessitaient de la ventilation mécanique (42,6%). Trois patients sont décédés en intra-hospitalier (mortalité hospitalière 1,6%, totale 2,6%). Les autres cas d'intoxications présentaient un taux plus faible d'intubation (6%) et de mortalité (0,1%). La demi-vie d'élimination spontanée déterminée pour 18 patients sans atteinte de la fonction rénale était de 3,93 h. Pour les six patients qui ont été traités avec de la dialyse, pour des raisons toxiques, mais sans atteinte rénale évidente, la demi-vie était de 4,08 h. Conclusion : le baclofène, prescrit à haute dose, peut entrainer des intoxications sévères, nécessitant fréquemment une intubation orotrachéale, et sont associés à un risque augmenté de décès. Devant l'absence d'efficacité sur l'élimination du toxique et sans bénéfice clinique démontré, l'épuration extra-rénale ne semble pas avoir un intérêt dans la prise en charge de ces intoxications. 16 NANT 056P


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