Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Atteintes rénales au cours des myosites inflammatoires

Par : Couvrat-Desvergnes, Grégoire

Document archivé le : 25/01/2012

Les Dermatomyosites et les Polymyosites sont des pathologies inflammatoires diférentes de par leurs mécanismes physiopathologiques : la première semble être une micro-angiopathie tandis que la seconde est une pathologie liée à une infiltration cellulaire. Néanmoins ce sont deux pathologies auto-immunes systémiques entraînant des atteintes viscérales diffuses. Le rein est un organe cible dans de nombreuses pathologies auto-immunes. Pour autant peu de données concernant l'atteinte rénale aigue ou chronique au cours des DM et PM ont été publiées. Dans une large cohorte de DM, de PM et de syndrome des anti-synthétases, nous avons retrouvé 23% des patients inclus ont présenté une atteinte rénale à type d'insuffisance rénale aigue ou chronique. Le taux de survenue des insuffisances rénales aigues (IRA) était de 12% dont l'étiologie principale était la nécrose tubulaire aigue. Cinq facteurs étaient significativement associés à l'IRA : le sexe masculin, l'âge, le diabète, la présence d'une atteinte cardiaque et la présence d'une protéinurie asymptomatique au début la myosite. L'évolution relativement péjorative de ces IRA (70,58% des patients progressaient vers l'IRC). Le taux d'insuffisance rénale chronique était de 20% et des facteurs similaires étaient significativement associés : le sexe masculin, l'âge avancé, le diabète, et la survenue d'une IRA au cours de la myosite, la protéinurie initiale positive, ainsi que les myosites nécessitant plus de 2 lignes de traitement. Sur une série de 14 patients atteints de myosites inflammatoires et de néphropathie ayant conduit à la réalisation d'une ponction-biopsie rénale, nous avons retrouvé 7 glomérulonéphrites à dépôts de complexes immuns (dont 5 glomérulonéphrites à dépôts mésangiaux d'IgA) et 3 néphropathies vasculaires atypiques de type « sclérodermie » ou « microangiopathies thrombotiques ». Le rein est le deuxième organe le plus fréquemment atteint au cours des myosites inflammatoires après le poumon. Pour autant les atteintes rénales sont probablement sous-diagnostiquées, en partie du fait que la créatininémie n'est pas un bon marqueur de la fonction rénale chez cette population, et que la protéinurie ne fait pas partie du bilan initial systématique. De nouveaux marqueurs comme la NGAL ou le PIIINP semble pouvoir apporter un intérêt pour dépister et prédire l'évolution des atteintes rénales chez les patients atteints de myosite. - 2011NANT130M


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