Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Attitudes et pratiques des médecins concernant l'hydratation artificielle en fin de vie chez l'adulte : étude qualitative par entretiens semi-dirigés de médecins de spécialités différentes des Pays de la Loire

Par : Pannetier, Julie

Document archivé le : 17/01/2017

Les données actuelles de la science concernant la décision d'hydratation artificielle en situation de fin de vie ne permettent pas de trancher formellement la question. L'absence de recommandations spécifiques et la loi Léonetti laissaient également une part à l'incertitude. Malgré tout, lorsque le patient est incapable d'exprimer sa volonté, il revient au médecin de prendre une décision après avoir respecté les différentes étapes du processus décisionnel. Pour décrire les pratiques des médecins concernés et tenter de comprendre les logiques à l'œuvre dans le processus de décision, une enquête qualitative exploratoire a été menée, avant l'adoption de la loi de février 2016 qui stipule que l'hydratation artificielle correspond à un traitement et qu'il peut être arrêté au titre du refus de l'obstination déraisonnable. MÉTHODE : Enquête qualitative par entretiens semi-directifs centrés sur la question des soins de fin de vie, auprès d'un échantillon raisonné de médecins, de spécialités différentes, pouvant être fréquemment concernés par les soins palliatifs de l'adulte. Les entretiens, guidés par une grille structurée, ont été intégralement enregistrés et retranscrits, ils ont ensuite fait l'objet d'une analyse thématique puis conceptuelle. RÉSULTATS : L'analyse thématique a permis de mettre en évidence des pratiques variées concernant la question de l'hydratation artificielle mais elle a surtout mis en évidence différentes logiques de décision. En effet, quatre logiques dominantes de décision ont pu être identifiées: la logique opératoire, la logique symbolique, la logique d'autoprotection du médecin et la logique centrée sur l'EBM. Ces logiques s'appuyaient sur les convictions ou les représentations des médecins concernant le rôle de l'eau, la place de la famille ou la conception de leur propre rôle. DISCUSSION : Ce travail a pu mettre en évidence le fait que la décision concernant l'hydratation artificielle en fin de vie faisait intervenir des éléments subjectifs parfois à l'insu des praticiens eux-mêmes, et que l'EBM n'était pas le seul déterminant de la décision. 16NANT151M


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