Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Prévalence des facteurs de risque d'antibiorésistance liés à l'entourage des femmes consultant pour pyélonéphrite aux urgences

Par : Douillard, Lucie

Document archivé le : 06/12/2019

Introduction : le phénomène d'antibiorésistance représente l'une des plus grandes menaces sanitaires actuelles. Si l'apparition des résistances bactériennes a été favorisée par le mauvais usage et la surconsommation d'antibiotiques, sa propagation est également corrélée à la transmission par contacts interhumains et même inter-espèces. Cependant, les études sont peu nombreuses et les facteurs de risque liés au foyer du patient sont mal connus. L'étude des facteurs de risque d'antibiorésistance liés à l'entourage permettrait de mieux comprendre les mécanismes de transmission des bactéries résistantes et ainsi de lutter plus efficacement contre leur propagation. Objectif : mesurer la prévalence des facteurs de risque d'antibiorésistance personnels et liés à leur entourage, des uropathogènes isolés chez les patientes se présentant aux urgences pour une pyélonéphrite aigue communautaire. Méthodes : étude observationnelle épidémiologique prospective et monocentrique, réalisée du 14 mars au 31 août dans le service des urgences du CHU de Nantes. Résultats : ont été inclus 101 patientes, dont 69 partageaient leur foyer avec une ou plusieurs personnes. Parmi elles, 28 patientes, soit 41 %, ont déclaré au moins un facteur de risque d'antibiorésistance lié à leur entourage. Ces facteurs de risque concernaient une exposition de moins de 6 mois aux antibiotiques (16%), un voyage de moins de 6 mois en région tropicale (13%), un antécédent uro-néphrologique (6%), une hospitalisation de moins de 6 mois (6%), une infection urinaire de moins de 6 mois (6%), des soins infirmiers de moins de 6 mois (3%), un animal du foyer traité par antibiotique dans les 6 derniers mois (3%) et un enfant ayant fréquenté une crèche dans les 6 derniers mois (1%). Aucune patiente ne rapportait d'antécédent de sonde urinaire, de prise en charge en HAD, de chirurgie urologique ou d'ECBU résistant au sein de son entourage dans les 6 mois précédents. Conclusion : Cctte étude pilote suggère une prévalence élevée des facteurs de risque d'antibiorésistance chez les femmes consultant aux urgences pour une pyélonéphrite aigue. Il serait intéressant de la compléter par une étude multicentrique dans l'objectif d'établir un modèle de prédiction du risque d'antibiorésistance en fonction des facteurs de risque auxquels les patientes ont été exposées et d'adapter ainsi l'antibiothérapie probabiliste en préservant les antibiotiques critiques actuellement préconisés. 19 NANT 121M


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