Existe-t-il une association entre des signes IRM et les complications neurologiques dans les spondylodiscites infectieuses ? : étude rétrospective sur 121 patients
Par : Bart, Géraldine
Document archivé le : 09/09/2016
Les spondylodiscites infectieuses sont des infections du rachis potentiellement sévères avec un risque non négligeable de complications neurologiques, jusqu'à 51% des patients dans certaines séries chirurgicales. Si l'IRM est à présent le « gold standard » pour le diagnostic positif de spondylodiscite, il n'y a pas encore de critères de gravité établis sur l'imagerie pour définir le risque neurologique des patients. Les objectifs de notre étude étaient d'une part d'évaluer la fréquence des déficits neurologiques (déficit moteur côté par le score ASIA, et/ou troubles vésico-sphinctériens) dans une population non sélectionnée de patients hospitalisés pour spondylodiscite, et d'autre de part de rechercher des signes IRM associés à ces complications neurologiques. Les patients adultes hospitalisés pour spondylodiscite infectieuse de 2007 à 2014 au CHU de Nantes dont les images IRM étaient disponibles ont été inclus, à l'exclusion des infections sur matériel. Nous avons inclus 121 patients d'âge moyen 64.3 ans, majoritairement des hommes. Nous avons retrouvé des signes neurologiques chez 40% des patients, dont 21.5% de patients avec des complications majeures. Le déficit neurologique était présent d'emblée chez 37 patients et est apparu pendant le traitement chez 13 patients. Les signes IRM significativement associés au déficit neurologique étaient l'atteinte cervicale, la destruction de plus de 50% de la vertèbre sus-jacente, l'angulation dans le plan sagittal et l'atteinte destructrice de l'arc postérieur. Les compressions neurologiques d'éléments centraux (hypersignal médullaire, arrêt du signal du LCR et compression du sac dural) étaient également associées aux déficits neurologiques. Ni les abcès épiduraux ni les épidurites, les lésions multifocales, ou les compressions radiculaires n'étaient associées avec les complications neurologiques. En conclusion, nous avons trouvé que 40% des patients présentaient des signes neurologiques mineurs ou majeurs au cours de la prise en charge hospitalière d'une spondylodiscite infectieuse. Les patients avec une destruction vertébrale majeure, des troubles statiques (cyphose), une compression du sac dural, une interruption de signal de la moelle ou un arrêt du signal du LCR étaient significativement plus à risque de développer une complication neurologique majeure.
16NANT057M
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