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Etude épidémiologique des pneumonies associées à la ventilation mécanique ; Texte imprimé : conséquences pratiques : Service de Réanimation médicale polyvalente du CHU de Nantes / Cédric Bretonnière ; sous la dir de Benoît Renard

Par : Bretonnière , Cédric -- 1973

Document archivé le : 10/03/2010

Matériel et méthodes Sur la période Janvier 2001 - Juin 2003, nous avons conduit une étude prospective au sein du service de réanimation médicale polyvalente d'un hôpital universitaire (1200 lits). Pour chaque épisode de PAV (prélèvement endobronchique systématique), ont notamment été recueillis les éléments suivants : âge, sexe, bactérie(s) responsable(s) et son (leur) phénotype de résistance aux antibiotiques, durée de ventilation mécanique, antibiothérapie préalable, hospitalisation dans l'année précédente, immunodépression, nombre de PAV par patient, score de gravité initiale (IGS2), motif d'admission en réanimation. Nous avons utilisé un modèle statistique linéaire généralisé à effets mixtes nous permettant de définir exactement le " cut-off " défini plus haut ainsi que les facteurs de risque de résistance. Dans un second temps, nous nous sommes attachés à définir un protocole d'antibiothérapie adapté au mieux à l'écologie bactérienne étudiée. Résultats Nous avons étudié 97 épisodes de PAV documentées chez 77 patients, causées par 106 bactéries. Les données démographiques, la mortalité et l'écologie bactérienne que nous avons observés, sont conformes aux données de la littérature. En analyse univariée, tous les critères étudiés , sauf le sexe, sont liés à la résistance de la (des) bactérie(s) responsable(s) de l'épisode de PAV. Nous avons précisément défini le délai au delà duquel le risque de résistance est plus élevé. Ce " cut-off " peut être déterminé à 7 jours. En analyse multivariée, les 3 facteurs de risque de résistance aux antibiotiques sont : la durée de ventilation mécanique supérieure ou égale à 7 jours entre le début de la ventilation et le diagnostic de PAV (Odd Ratio, OR=2,83 ; IC95%=[1,85 ; 4,32]), le fait d'avoir déjà été hospitalisé dans l'année précédente (OR=1,96 ; IC95%=[1,14 ; 3,39]), l'âge supérieur à 50 ans (OR=1,52 ; IC95%=[1,00 ; 2,30]). L'antibiothérapie préalable n'apparaît pas en multivarié comme un facteur de risque significatif. Dans une seconde partie, les différents protocoles d'antibiothérapie probabiliste sont présentés et argumentés. Discussion A notre connaissance, il s'agit de la première étude définissant précisément le délai au delà duquel le risque d'isoler un germe résistant est plus élevé. Les études précédentes définissaient ce " cut-off " arbitrairement (proposant 4, 5, 7 jours). Conclusion Au cours d'une PAV, le délai au delà duquel la probabilité d'isoler un germe résistant aux antibiotiques est plus grand, peut être fixé à 7 jours. Avoir été hospitalisé dans l'année ou être âgé de plus de 50 ans, sont les autres facteurs de risque mis en évidence. La mise en place d'un protocole d'antibiothérapie probabiliste doit s'intégrer dans une politique globale d'antibiothérapie et impliquer une équipe pluridisciplinaire. 2003NANT146M


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